Les crèches publiques Presco sont difficilement accessibles, poussant les parents à inscrire leurs enfants dans des établissements privés. Les contraintes bureaucratiques et la surcharge dans les crèches publiques ont incité plusieurs parents à inscrire leurs enfants chez le privé en déliant les cordons de la bourse. «A Mohammadia, le responsable d'une crèche publique a exigé que je lui ramène certificat de travail de ma femme pour accepter d'inscrire mon fils. Il m'a fallu beaucoup de temps pour dégoter le document. Les femmes au foyer n'ont-elles pas alors le droit d'inscrire leurs enfants dans une crèche ?», s'étonne un père qui a voulu emmener son enfant de 4 ans dans une crèche «pour faciliter sa socialisation». Les crèches publiques de l'établissement de wilaya, Presco, une trentaine seulement, sont difficilement accessibles, poussant les parents à inscrire leurs enfants dans des établissements privés qui proposent un service qui coûte très cher et qui n'est guère apprécié de tous. «Les crèches privées offrent des services de 6000 à 8000 DA par mois. Les parents se privent de beaucoup de choses, mais ils veulent que leurs enfants soient pris en charge. Cela leur importe peu de se sacrifier pour un temps. L'essentiel est de voir leur enfant évoluer dans un cadre sain. Les éducatrice du public sont bonnes, mais le cadre d'exercice de leur métier ne les incite guère à l'émulation», fait remarquer une éducatrice, ancienne de l'EPIC Presco. Et d'insister : «Mettre en place un EPIC est une idée généreuse, mais qui n'a pas connu un vrai développement depuis plus de 20 ans. En plus des difficultés d'inscrire les enfants, les parents remarquent que la prise en charge n'est pas toujours adéquate.» L'établissement dont le siège est situé à El Madania fournit un effort qui est loin d'être toujours apprécié par les parents. «Il m'a été difficile d'inscrire mon enfant chez Presco, mais j'ai remarqué qu'au bout de trois semaines, il est devenu plus taciturne. J'ai alors pris la décision de le placer, sur recommandation d'une amie, dans une crèche privée. Mon enfant est devenu moins agressif», constate une femme, cadre d'une banque. L'établissement Presco a reçu durant l'année 2010 à peine 3174 enfants contre 1442 enfants en 2004, soit une augmentation de 120,11 %, comme l'a indiqué un bilan de la wilaya d'Alger. Cet EPIC, qui a connu, durant plusieurs années, surtout en 2005, des remous liés à la gestion de l'établissement, prend en charge 29 établissements. «70 000 nouvelles naissances sont enregistrées à Alger chaque année, d'où la demande importante en garderies et autres crèches. La wilaya n'en a pas construit une seule depuis une vingtaine d'année. Presco possède les mêmes crèches avec un nombre d'éducateurs (rices) identique, la wilaya doit allouer un budget plus consistant à cet EPIC», dira un élu de l'APW d'Alger qui a indiqué que la wilaya consacre un budget pour le fonctionnement de ces établissements «souvent lugubre et manquant de commodités nécessaires à l'épanouissement des enfants». Une instruction du ministère de l'Intérieur, reprise par la wilaya d'Alger, a été prise pour réaliser une crèche dans chaque commune (sur budget communal), mais vu le nombre important d'enfants, ces établissements, confiés aux collectivités locales, resteront sûrement insuffisants. Nos tentatives pour avoir plus de détails sur le travail de l'EPIC au niveau de la wilaya sont restées vaines.