L'Union européenne (EU) prendra part, pour la première fois, à la surveillance d'un scrutin en Algérie. Un protocole d'accord portant sur l'envoi d'observateurs de l'UE lors des élections législatives du 10 mai 2012 a été signé, hier, par Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, et Stefan Füle, commissaire européen à l'Elargissement et à la Politique de voisinage, en visite de deux jours à Alger. «Cet accord est important du fait que pour la première fois, nous établissons les conditions dans lesquelles l'UE va envoyer sa première mission d'observateurs électoraux pour les élections parlementaires», a déclaré M. Füle, repris par l'APS. «Le mémorandum concilie deux principes. Le premier est le respect de la souveraineté nationale et donc, à travers cela, le respect de la législation nationale. Ensuite, il y a le libre accès à l'information et la liberté de circulation des observateurs», a expliqué, quant à lui, Halim Benatallah, secrétaire d'Etat chargé de la Communauté algérienne à l'étranger, hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III. Cette signature est la première étape de cette «coopération». Le mémorandum en question définit les conditions dans lesquelles seront effectuées les différents séjours d'observateurs de l'UE. «C'est un formulaire standard, technique, où sont consignés les détails et modalités de cette mission, comme les garanties quant au déroulement du séjour des membres de cette délégation, leur liberté de circulation, la latitude dont ils jouiront, ou encore les conditions d'hébergement», explique une source proche du dossier. Bruxelles, qui répond ainsi favorablement à l'invitation formulée par Alger, peut entamer la phase organisationnelle de cette mission. «Dès la signature de ce document, une partie des observateurs pourront se déployer pour suivre la campagne électorale», affirme Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. 500 observateurs pour une élection «particulière» «L'UE accomplira, à travers sa mission d'observateurs, un travail lui permettant de voir exactement les conditions dans lesquelles les élections se dérouleront», a garanti le chef de la diplomatie algérienne. Même son de cloche laudatif chez le commissaire européen, qui estime que ces élections sont des plus importantes du fait qu'elles sont «les premières à être organisées après l'annonce d'importantes réformes démocratiques, qui vont changer les conditions dans lesquelles la démocratie s'exerce». De même, ce scrutin revêt un caractère «particulier» au vu des «transformations historiques qui ont eu lieu dans la région», a déclaré M. Füle. Scrutin tellement «particulier» que pas moins de 500 observateurs internationaux, de différents organismes, ONU, UA, Ligue arabe, en assureront la surveillance. «A ce jour, nous avons un plancher de 500 observateurs. Au fur et à mesure que les ONG américaines, Carter Foundation et National Democratic Institute, vont déterminer le nombre de leurs observateurs, nous pourrions arriver à 600», a ainsi expliqué M. Benatallah.