L'insalubrité, la dégradation du réseau routier et la détérioration du cadre de vie à El Milia, sont devenus les sujets les plus récurrents dans les discussions. La deuxième ville de la wilaya est dans un état de déliquescence total. Ses habitants se lamentent sur le sort qui lui a été réservé par la malédiction d'un contexte qui l'a réduit à une agglomération insalubre et sans commodités. Espaces verts abandonnés et/ou transformés en dépôts d'ordures, réseaux d'AEP et d'assainissement défaillants, routes crevassées, multiplication des agressions et des vols, et encombrement de la circulation, tel est le décor répugnant qui agace le commun des mortels. Tous les ingrédients sont d'ailleurs réunis pour dresser un tableau bien sombre d'une situation qui pousse des citoyens à s'interroger sur les raisons d'un tel abandon. Même les quelques projets d'aménagement urbain ou de réhabilitation de certaines installation et autres canalisations, dont a bénéficié ce chef-lieu de daïra, n'ont pas eu d'impact sur l'espace urbain. «On ne comprend pas ce qui se passe, cette ville ne mérite pas un tel sort, on dirait que ce qu'on lui fait subir est volontaire», affirment des citoyens. Certains rendent directement responsables les élus locaux de cette catastrophe, pendant que des voix n'hésitent pas à accuser le manque de civisme des habitants à l'égard de leur environnement. Allant plus loin dans leur propos, certains proposent dès maintenant de se concentrer sur la possibilité de trouver l'homme providentiel qui aura l'envergure d'un responsable apte à occuper le poste de maire pendant le prochain mandat. «Il faut trouver cet homme parmi les gens honnêtes et ayant le sens de la responsabilité qui se sont retirés de la scène. Nous espérons saisir l'ouverture du champ politique pour chercher un futur maire capable au moins de débarrasser la cité de ses ordures», soutient-on. Ecoeuré par ce décor malsain, un jeune établi en France, natif de cette ville, et qui est rentré récemment au pays, ne cesse de s'expliquer les motifs qui ont conduit à cette clochardisation. «A chaque fois que je rentre, je constate que les choses empirent. Qu'attend-on pour y remédier ?» s'est-il interrogé.