L'association AnisS représentera l'Algérie à la 19e conférence internationale sur le sida à Washington (Etats-Unis), une rencontre biannuelle à laquelle prendront part 20 000 personnes, dont le président Barack Obama. AnisS organisera une session dédiée au renforcement des interventions liées au VIH/sida dans les prisons de la région MENA avec la participation de nombreux partenaires, dont le Bureau de lutte contre la drogue et du crime des Nations unies (Onudc) et Sidaction. « La session sera l'occasion d'exposer l'expérience algérienne en matière de prévention du VIH/sida au niveau des établissements pénitentiaires et de présenter les contours d'un nouveau projet de l'ONG consacré à la même thématique et destiné aux différents acteurs de la région MENA», a expliqué le docteur Soufi Scander, président de AnisS, à la veille de son départ pour les USA. Cet événement est considéré comme le plus grand rassemblement de chercheurs, décideurs et activistes dans le domaine du VIH dans le monde. Placés sous le thème «Inverser le cours de l'épidémie», les travaux de la 19e conférence aborderont l'ensemble des efforts, réalisations et acquis de 30 années de lutte permettant aujourd'hui de percevoir à travers le monde les prémices d'une fin de l'épidémie du VIH/sida. Mais une autre épidémie, celle des mauvaises lois mine les investissements dans la prévention et le traitement du VIH et hypothèque la possibilité d'entrevoir un réel inversement du cours de l'épidémie du sida. Dans ce contexte, AnisS a réalisé une étude portant sur l'«Impact du cadre juridique et législatif sur l'accès des groupes les plus exposés au VIH/sida aux services de santé en Algérie». La publication de l'étude a coïncidé avec la présentation, au siège des Nations unies à New York, du rapport phare de la commission mondiale sur le VIH et le droit qui dénonce l'impact néfaste qu'ont certaines lois punitives sur les droits de l'homme et la riposte au VIH et formule des recommandations audacieuses pour y remédier. L'étude renforce d'abord un constat déjà formulé lors de rapports précédents ayant fait état de nombreux textes de lois consacrant les droits des personnes vivant avec le VIH ou issues des groupes exposés, mais qui ne sont pas forcément appliqués du fait du poids de la stigmatisation, de l'ignorance et de la peur. Un état de fait qui constitue un obstacle à l'accès de ces personnes à une prise en charge sanitaire de qualité. «Nous avons souvent fait état des séropositifs auxquels des personnels médicaux refusent les soins malgré les dispositions de la loi sanitaire et les différentes circulaires ministérielles», a déclaré Me Zine El Abidine Ayad, du collectif juridique d'AnisS.