Dans quelques mois, Tindouf, ville algérienne de l'extrême sud-ouest de l'Algérie, se verra reliée au village mauritanien de Choum. Un petit village situé sur la bande frontalière limitrophe avec le Sahara-Occidental. L'intérêt stratégique réside dans le fait que le chemin de fer passe par Choum. Le train minéralier - le plus long et le plus lent du monde - relie Zouérate, là où est produit le gros des minerais de fer et de phosphate, à Nouadhibou, capitale économique du pays et port ayant un pied dans l'océan Atlantique. Choum permet également de rejoindre Nouakchott, capitale de la Mauritanie, en passant par Akjoujt, qui est la seconde ville minière du pays avec sa production d'or et de cuivre. On peut encore à partir de Choum rejoindre, par piste, le centre de la Mauritanie, notamment Atar, capitale de l'Adrar, haut lieu du tourisme, à proximité des sites anciens de Chinguetti et Ouadane, classés patrimoine de l'humanité par l'Unesco. Il faut savoir qu'une fois par jour, deux wagons de voyageurs tractés par le train minéralier assurent, dans chaque sens, la liaison entre Nouadhibou et Zouérate, desservant plusieurs localités le long de la voie, dont la principale est Choum (460 km de Nouadhibou). La réalisation de la route Tindouf-Choum a été qualifiée, par Ahmed Ouyahia, d'« importante tant elle contribuera à la promotion des échanges et au développement des régions attenantes ». Le chef du gouvernement a fait cette déclaration, rapporte l'APS, à l'occasion de la tenue, les 15 et 16 mars courant à Nouakchott, de la 15e session de la grande commission mixte de coopération algéro-mauritanienne. Il n'a pas raté l'opportunité pour insister sur le « souci d'exploiter à bon escient les relations politiques exceptionnelles entre les deux pays, pour l'intensification des échanges et le rapprochement, voire l'intégration économique ». Les relations bilatérales revêtent « un caractère particulier », ajoutera-il, soulignant que « la rencontre des présidents Bouteflika et Ely Ould Mohamed Vall, l'an dernier à Tunis, en marge du Sommet mondial de la société de l'information, en est la preuve ». M. Ouyahia a remis dans ce sens un message du président algérien à son homologue mauritanien. L'axe Alger-Nouakchott s'est consolidé davantage par la signature de neuf importants accords. Il en est ainsi de l'accord consulaire qui réglementera la circulation et le séjour des ressortissants. Celui conclu entre Sonatrach et la Société mauritanienne des hydrocarbures définit les principes généraux couvrant les activités pétrolières et les fondements d'un partenariat futur dans les domaines d'exploration, de recherche et de développement, outre l'expertise et la formation. L'accord prévoit également la possibilité de création d'une société mixte. Il a été aussi convenu l'enregistrement des produits de Saidal pour leur exportation vers la Mauritanie. La route Tindouf-Choum servira d'exemple pour un partenariat qui ira grandissant dans le secteur des travaux publics. La formation des encadreurs et l'affectation de bourses d'études pour des Mauritaniens concernent le volet de l'accord dans le domaine de la formation professionnelle. Un programme exécutif de coopération pédagogique sera mis en place pour prendre en charge l'alphabétisation et l'enseignement pour adultes. Par ailleurs, M. Ouyahia a proposé l'envoi d'une délégation d'hommes d'affaires algériens à Nouakchott au cours du deuxième semestre 2006, pour la redynamisation du forum des hommes d'affaires des deux pays. L'Algérie a eu aussi un geste salutaire en faisant un don de 84 t, composé de matériels de protection et de transmission ainsi que d'habillage et de couchage, qui a été remis par Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), à la police mauritanienne. La coopération algéro-mauritanienne dans le domaine de la police « s'étend aussi à l'aspect de la formation à travers des cycles de formation » tant en Algérie qu'en Mauritanie, a indiqué Tounsi, cité par l'APS.