Malgré les promesses de régler ce problème récurrent, des constructions sauvages et des bidonvilles sont toujours implantés sur les rives des oueds ou dans des cours d'eau dormants. La menace de crues des oueds est toujours présente dans plusieurs cités et des milliers de familles risquent de passer des nuits cauchemardesques, cet hiver encore. En fait, malgré les promesses de régler ce problème récurrent, des constructions sauvages et des bidonvilles sont toujours implantés sur les rives des oueds ou dans des cours d'eau dormants. A Bordj El Kiffan, des milliers de baraques longent les deux côtés d'un oued menaçant. Un adolescent a déjà été emporté par les eaux, alors que le site des baraquements est sans la moindre protection. «En hiver, les habitants vivant proche de l'oued fuient leur foyer», raconte un citoyen. Dans la commune de Zéralda, des habitants d'El Qaria passeront un autre hiver dans l'angoisse, sans que leurs revendications d'aménagement de l'oued soient satisfaites. Dans cette localité, les autorités ont tenu à sécuriser la partie traversant la voie publique, mais sans réaliser de digues sur le côté supérieur où se trouvent des centaines de baraques du bidonville. «Nous sommes terrorisés à chaque hiver», déclare un père de famille, affirmant que «les eaux charrient ordures et détritus, et surtout mettent les citoyens en état d'alerte en raison de leur force destructrice». La situation n'est pas meilleure à El Hamiz, où un gigantesque site anarchique court le risque d'être complètement emporté par les eaux en furie. Faut-il préciser que l'oued Hamiz est actif même en été, et que le niveau d'eau connaît une hausse importante à chaque précipitation. Ce bidonville s'étend sur le territoire des communes de Dar El Beïda et de Rouiba, mais aucune solution n'a été trouvée par ces deux communes, au grand dam des familles qui ne savent plus à quel saint se vouer. Même l'oued El Harrach, qui a connu des travaux de nettoiement, constitue toujours un risque majeur. L'année dernière, un drame s' y est produit, suite à une crue ayant inondé une cité avoisinante. Pis encore, dans la commune de Douéra, ce sont des constructions en dur qui sont sous la menace des inondations. A la cité Ben Djillali, des maisons ont été réalisées sur un cours d'eau, ce qui constitue un danger permanent. D'autres habitations, dans bien d'autres communes, telles que Birtouta, Réghaïa, Beni Messous, Bouzaréah sont dans l'œil du cyclone. Certes, la menace diffère d'une agglomération à une autre, mais les désagréments et le sentiment de peur que connaissent les populations est le même à chaque précipitation, ce qui doit inciter les autorités à prendre leurs responsabilités, car c'est la vie des citoyens qui est en jeu, même si la plupart de ces habitations ne possèdent aucune autorisation. En dépit des travaux d'assainissement effectués par la direction de l'hydraulique, les moyens et les efforts déployés demeurent en deçà du danger qui menace des milliers de familles. Tout compte fait, il est à souhaiter que l'hiver qui approche à grands pas ne sera pas des plus rudes pour ces habitants appelés à faire preuve de prudence face à tout déchaînement de la nature.