Après son hospitalisation entre le Val-de-Grâce et l'Institution nationale des Invalides à Paris depuis le 27 avril suite à un accident vasculaire cérébrale (AVC) ischémique, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est rentré, mardi en Algérie, dans un état affaibli. Sa convalescence entamée en France se poursuit et risque de se prolonger longtemps, selon les spécialistes. Ses médecins traitant n'ont d'ailleurs pas précisé la durée du repos et de la rééducation qu'on lui a préconisés, et c'est ce qui manquait justement dans le communiqué laconique rendu public par la présidence hier. Ceci étant, il est clair que «l'état de santé du président de la République nécessite un suivi et cela demande beaucoup de temps. Dans de nombreux cas d'AVC, la durée de récupération est souvent lente. Il y a certains patients qui récupèrent plus rapidement que d'autres. Cela dépend de plusieurs facteurs, notamment l'âge et s'il y a d'autres maladies associées et surtout la nature des lésions de la surface de la zone ischémiée», explique un spécialiste en neurochirurgie au sein d'un CHU à Alger avant de préciser que le cas du président de la République aurait pu être pris en charge dans les premières heures de l'attaque et cela aurait évité son transfert à Paris. «Il aurait fallu procéder à une thrombolyse dans les minutes qui ont suivi son AVC en lui injectant un produit qui détruira le caillot formé au niveau de l'artère qui est la cause de cet AVC », a-t-il indiqué avant de répondre à notre question de savoir s'il peut reprendre le travail. «Le Président ne va pas reprendre immédiatement ses activités. Il souffre d'un déficit moteur incomplet c'est-à-dire une hémiparysie, un déficit partiel de la force musculaire. Ce qui nécessite effectivement la rééducation des membres supérieurs et inférieurs. Mais il faut savoir que les membres inférieurs récupèrent plus vite que les membres supérieurs. C'est pour cela que la récupération se fera progressivement donc lente. Il est aussi important de souligner que tout dépend de la gravité du début de l'AVC. Cela demande évidemment du temps, quelques semaines pour certains voire des mois pour d'autres.» Le spécialiste estime que le fait d'être rentré, cela veut dit qu'il commence à s'améliorer, mais «cela ne veut pas dire qu'il est dans la capacité de tenir des réunions de longue durée et effectuer un travail intense d'autant qu'il est toujours en convalescence», a-t-il conclu. Il faut rappeler que le dernier bulletin de santé du président de la République, signé par ses «médecins accompagnateurs», a été rendu public le 11 juin dernier, pour affirmer que Abdelaziz Bouteflika avait eu un accident vasculaire cérébral (AVC) le 27 avril et non pas un accident ischémique transitoire comme cela a été annoncé le jour de son attaque «sans retentissement sur ses fonctions vitales». Son transfert à Paris, justifient ses médecins, a été décidé pour «un complément d'exploration, à l'issue de laquelle ses médecins lui ont recommandé d'observer, à l'Institution nationale des Invalides, une période de soins et de réadaptation fonctionnelle en vue de consolider l'évolution favorable de son état de santé».