Au cinquième jour de la grève dans les universités du pays, le mouvement de protestation du CNES continue à Béjaïa avec une paralysie presque totale mais qui promet une accentuation par l'entrée en scène des quelques enseignants qui ont réservé leur implication pour ce samedi, jour des premiers examens au niveau du campus d'Aboudaou, ceux du campus de Targa Ouzemour étant programmés une semaine plus tard. C'est ce qu'attendent de confirmer les animateurs de la section de l'université Abderahmane Mira qui estiment que « l'attitude répressive et arbitraire du pouvoir » ne fait que les ragaillardir. Point de taux de suivi pour l'heure mais on s'affiche satisfait de la mobilisation. Hier, une motion a été adoptée en assemblée générale en soutien à des « collègues d'autres universités et ceux suspendus officiellement de leurs fonctions ». L'adoption a été suivie d'une minimarche à l'intérieur de l'université pour porter le document où l'on prévient même contre « l'escalade dangereuse reposant essentiellement sur la terreur ». La motion porte aussi un soutien aux quatre enseignants, animateurs de la section syndicale, dont un membre du conseil national du CNES, qui sont passés dimanche dernier devant la justice et qui, en statuant en référé sur une plainte du recteur, leur a notifié l'arrêt de la grève avant qu'ils ne reçoivent le lendemain, par voie de huissier, un premier avertissement de suspension. Le soutien des travailleurs et des étudiants dont on se prévaut est exprimé hier par une marche improvisée par quelques étudiants à l'intérieur du campus d'Aboudaou en signe de solidarité avec l'une de leurs enseignantes qui a fait objet de cet avertissement.