L'Iran ne ferme pas la porte des négociations concernant la question du nucléaire, mais reste déterminé à développer son programme à des fins pacifiques. La déclaration a été faite par Ali Laridjani, secrétaire général du Haut Conseil de sécurité iranien au cours d'une conférence de presse animée, hier, à la résidence d'Etat Djenane El Mithak. Arrivé à Alger dans la nuit de dimanche à lundi, l'envoyé de Téhéran, également en charge du dossier du nucléaire iranien, devait d'emblée afficher sa satisfaction de s'« entretenir » avec des journalistes algériens. Se montrant ainsi à l'aise face à un aréopage médiatique d'un « pays ami », Ali Laridjani s'est dit heureux d'avoir été reçu par Abdelaziz Bouteflika. En fin diplomate, il a tout de même évoqué les « relations d'amitié solides » qui lient l'Algérie à l'Iran. Deux pays, dit-il, qui « partagent des intérêts et des défis communs ». Les deux hommes ont-ils évoqué la question du nucléaire iranien ? Sans se limiter à un « oui » ou à un « non », le secrétaire du puissant conseil de sécurité iranien a fait état de plusieurs points abordés lors de l'audience qui vont dans le sens d'une concertation permanente entre les deux pays. Au chapitre, la coopération scientifique et technologique, la situation en Irak et en Palestine et d'« autres questions internationales comme le dossier du nucléaire ». Venant du Caire où il a défendu le droit de son pays à développer une technologie nucléaire, selon les recommandations de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Ali Laridjani considère que le « soutien » d'Alger est déjà acquis. « L'Algérie qui s'est prononcée clairement sur la question du nucléaire iranien nous soutient. Sa position s'inscrit en droite ligne avec le droit international », a-t-il indiqué. Le responsable iranien n'omettra pas de signaler qu'il n'y a pas uniquement l'Algérie qui est aux côtés de Téhéran. « Tous les Etats arabes, sans exception, expriment leur solidarité et leur soutien à l'Iran à se doter d'une industrie nucléaire à des fins pacifiques. Je vous renvoie à la dernière déclaration faite à ce sujet par Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue des Etats arabes », a-t-il souligné. A propos des inquiétudes suscitées par certains pays du Golfe quant aux « velléités iraniennes de se doter de l'arme atomique », Ali Laridjani rappelle la « position constante » de son pays. « Les positions de l'Iran sont connues : produire l'énergie nucléaire à des fins pacifique. Les Etats de la région sont à nos yeux des pays frères. » Et si Israël venait à attaquer les installations iraniennes ? « Je ne pense pas qu'ils puissent commettre une telle erreur. Mais si c'est le cas, la riposte de mon pays sera rapide et douloureuse », tranche-t-il. Prié de donner son avis sur le projet de coopération nucléaire entre les Etats-Unis et l'Inde, Ali Laridjani estime que l'« Amérique continue à faire dans la politique du deux poids, deux mesures ». « Les Américains ne voient aucun mal à coopérer avec un pays (l'Inde) qui, pourtant, possède l'arme atomique et qui plus est n'est pas signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), alors que l'Iran est dans le collimateur en dépit du fait qu'il est signataire du TNP », dit-il.