Les habitants de Zeboudja prennent leur mal en patience en attendant que leur village bénéficie de projets de développement. Zeboudja est un village déshérité de la commune d'Aïn Turk. Peuplé de plus de 1000 habitants, ce hameau situé à l'ouest de Bouira a longtemps souffert des affres du terrorisme durant les années 1990. Plusieurs habitations avaient été ciblées par des attentats à la bombe. Des dizaines de familles ont quitté leurs maisons pour aller vivre sous d'autres cieux plus cléments. Lors de notre passage, les habitants n'ont pas manqué de relever le dénuement dans lequel ils vivent. Ici, la situation reste inchangée depuis des années. «Notre village accuse un déficit énorme en matière de développement. Hormis quelques réalisations, rien n'a été fait afin d'améliorer le quotidien de vie des citoyens», s'accordent à dire des villageois rencontrés sur place. Les habitants de Zeboudja ont soulevé l'absence de commodités vitales et l'absence de projets de développement permettant d'absorber un tant soit peu le taux de chômage galopant dans la région. «Les jeunes chômeurs sont livrés à eux mêmes et aux fléaux sociaux, drogue et autres. Aucun projet n'a été retenu pour notre localité pour que les chômeurs puissent décrocher un emploi même temporaire», dira Saïd, la trentaine. Les villageois pâtissent également du manque de moyens de transport à destination du chef-lieu de la wilaya. «C'est un calvaire. Nous sommes obligés d'attendre le passage des bus venant de Lakhdaria et d'Aomar pour rejoindre nos lieux de travail à Bouira», déplore t-on. Un écueil vécu au quotidien par les citoyens de Zeboudja, qui ont maintes fois exigé de la direction des transports de la wilaya le renforcement et l'attribution de lignes pour cette cité. En vain. D'autres ont précisé que les quelques transporteurs assurant la ligne Zeboudja-Bouira sont souvent absents des arrêts. L'autre problème auquel est confrontée la population est la dégradation des ruelles et chemins d'accès. Aucun projet d'aménagement urbain n'a été lancé. «Comment voulez- vous que les familles ayant quitté le village durant des années puissent rejoindre leur village alors qu'aucune commodité vitale n'existe ?», dénonce des villageois. Notons que la localité de Zeboudja était durant les années du terrorisme, la cible des hordes intégristes qui ont écumé la région. Cette situation regrettable a ainsi contraint des dizaines de familles à fuir leurs demeures pour aller s'installer au niveau des grands centres urbains de la région. La population de Zeboudja réclame des pouvoirs publics l'amélioration de leur cadre de vie. Le centre de soins est dépourvu du minimum de moyens. «Pour tout besoin en soins d'urgence, nous sommes obligés d'évacuer nos malades vers les structures sanitaires de la ville de Bouira», affirme un villageois qui a tenu à préciser que les habitants doivent se débrouiller pour acheminer un malade vers les structures de santé de Bouira. Et de poursuivre : «Dans des cas d'urgence, nous devons s'armer de beaucoup de courage». L'autre difficulté évoquée par les habitants a trait à la scolarité de leurs enfants. Les élèves parcourent quotidiennement plusieurs kilomètres pour rallier leurs établissements sis au chef-lieu communal d'Ain Turk. Les moyens de transport scolaire mis en place par la collectivité locale sont insuffisants. Les pouvoirs publics sont interpellés afin de redonner espoir à une population qui souffre dans l'anonymat.