Pour les protestataires, les autorités ont misé sur les divisions de leurs mouvements pour imposer des solutions qui sont loin de répondre à leurs revendications. Les gardes communaux ne reculent pas. Hier, ils étaient des dizaines à répondre favorablement à l'appel lancé par le Mouvement des gardes communaux libres (MGCL), pour se rassembler devant le siège de la wilaya de Bouira. Plus de 200 personnes venues de plusieurs wilayas, à savoir Béjaïa, Bouira, Khenchela, El Tarf, Guelma, El Bayadh, Béchar, Tindouf, Adrar, Boumerdès, Biskra, Tebessa… ont participé à cette action, qui se veut, selon les animateurs du Mouvement des gardes communaux libres, une préparation pour la marche qui aura lieu, dans les prochains jours vers Alger. «C'est à la base de décider des actions à venir. Le but est de réunir nos forces et répondre aux intimidations du pouvoir en place. Notre mouvement est national pas régional», a souligné le porte-parole du MGCL, Aliouat Lahlou, qui affirme que le mouvement est déterminé à poursuivre la lutte jusqu'à satisfactions de ses revendications. Les gardes communaux ont tenu, par cette action, à dénoncer encore une fois les récentes mesures prises par le ministère de l'Intérieur qui, de l'avis de plusieurs délégués avec qui nous nous sommes entretenus, «a failli à ses missions et a engagé un dialogue avec des gens non représentatifs». «Nous exigeons l'intervention du chef de l'Etat et de son Premier ministre d'engager un autre dialogue et de prendre au sérieux notre plateforme de revendications remise au département de Tayeb Belaïz, le 9 mars dernier», a précisé le délégué de la wilaya de Béjaïa, Tahanounti Djamel, qui a tiré à boulets rouges sur la Coordination nationale des gardes communaux et son coordinateur national Chouib Hakim. «Cette coordination n'est pas représentative. Elle n'a pas assumé ses engagements. Ils nous ont communiqué de fausses statistiques. C'est pour cette raison que nous avons décidé de réinvestir le terrain de la protesta pour faire valoir nos droits légitimes.» Nous avons tenté vainement de joindre Chouib Hakim pour avoir son avis sur le sujet. Intimidation Pour le délégué de la wilaya d'El Bayadh, Benyoucef Sellag, également porte-parole des wilayas du sud du pays, «les pouvoirs publics continuent à faire la sourde oreille. Des dizaines d'éléments travaillant dans plusieurs détachements dans les wilayas de Tindouf et d'Adrar ont été dissuadés de prendre part à l'action d'aujourd'hui. Ce sont là des actes d'intimidation et de représailles», dénonce-t-il en soulignant qu'un sit-in régional a été organisé lundi dernier dans la wilaya d'El Bayadh. Les gardes communaux exigent de réétudier entièrement le dossier de la garde communale. «C'est inadmissible. Le département de l'Intérieur a fait dans la provocation en décidant des augmentations salariales humiliantes. Des augmentations allant de 150 DA à 200 DA pour les retraités, dont le nombre avoisinent les 65 000. Le cas des 35 000 éléments radiés abusivement n'a pas été encore réglé et 10 000 gardes communaux ayant signé des contrats avec l'armée ne bénéficient pas au même titre que les militaires des traitements prévus», dénonce encore Aliouat Lahlou. Vers 13h, la foule s'est dispersée dans le calme. Aucune arrestation ni incident n'ont été signalé, a-t-on constaté sur place.