L'Etat veut renforcer la presse publique. Les journaux étatiques existants ne seront pas fermés, mais ils sont appelés à se moderniser. C'est du moins ce que nous a affirmé, hier, le ministre de la Communication, Hachemi Djiar, qui n'écarte pas la création d'autres journaux publics « si besoin est ». Selon lui, le gouvernement n'a nullement l'intention de faire disparaître des quotidiens publics. Au contraire, selon lui, l'Exécutif veut créer « un équilibre » entre les deux secteurs, privé et public. « Non ! absolument pas, on ne vise pas la fermeture de journaux publics. Je suis pour une réforme du secteur public. Le pays a besoin de développer le service public de l'information », a expliqué le ministre. Hachemi Djiar invite les professionnels du secteur à faire d'abord leur propre diagnostic par des « analyses objectives » et d'ouvrir, par la suite, un débat afin de décider des actions à entreprendre en vue de réformer la presse publique. « Je n'impose rien. J'ai mes propres idées là-dessus, mais je préfère laisser les professionnels s'auto-diagnostiquer et s'évaluer et puis ouvrir le débat », a-t-il dit. Lors d'une rencontre avec les responsables des organes de la presse publique mardi, le ministre a demandé l'élaboration d'un « plan de redressement d'ici à fin septembre, comportant des objectifs précis et des échéances ne dépassant pas les cinq ans ». « D'ici à fin septembre, vous devez préparer un vrai plan de redressement pour permettre à l'Etat d'établir son plan d'action » et « aider le secteur », a précisé M. Djiar qui a motivé l'« urgence » de cette « réforme » par des « raisons économiques, technologiques et sociologiques ». M. Djiar justifie cette « remise à niveau » du secteur public par « les mutations » que connaît aujourd'hui le monde. Pour lui-même, le secteur privé doit faire sa mue. « On se soucie également du secteur privé », a-t-il dit. La presse privée, enchaîne-t-il, devrait assurer aussi le service public, notamment dans certains domaines. Le premier responsable du secteur a insisté pour que les médias publics accordent la « priorité » à la gestion des ressources humaines. « La ressource humaine existe, il faut seulement lui créer un environnement adéquat pour lui permettre de se donner la pleine capacité », selon lui. Le ministre a d'ailleurs annoncé dans ce cadre la création prochaine d'un centre de perfectionnement pour les journalistes de la presse publique et privée. Réaffirmant l'impossibilité, pour l'heure, d'ouvrir le secteur audiovisuel au privé, notre interlocuteur a mis l'accent sur la nécessité pour le secteur public de se réformer tant sur le plan organisation que sur le plan du programme. Le ministre a enfin motivé la création de magazines par « la forte demande sur le marché ».