-Dans le système LMD, l'accès au Master est-il automatique ? Est-ce un droit pour l'étudiant ? Dans tout système universitaire, l'architecture des diplômes est une hiérarchisation de cycles d'études de plus en plus exigeants. Chaque cycle confère un niveau de qualification, obéit à des objectifs de formation et constitue une porte de sortie dans la vie active. Le passage d'un cycle à celui qui suit n'est pas obligatoire, la progression se faisant notamment sur la base du seul mérite de l'étudiant. Le système d'enseignement supérieur algérien offre à tout bachelier une place pédagogique à l'université, mais la progression dans les études se fait en fonction des ses aptitudes, pour une grande part, et de son souhait, pour une autre part ; certains étudiants choisissant l'obtention d'une licence et aller travailler ; une pratique connue et préférée sous d'autres cieux. Si l'accès au Master n'est pas automatique, le système LMD permet à un titulaire du diplôme de licence de revenir à l'université, après un parcours professionnel dans la vie active, pour poursuivre ses études de master. -En juin dernier, une série d'arrêtés ministériels (362-363) sont venus renforcer la réglementation... Quels sont les critères concrets d'accès au Master ? Il y a lieu de préciser que le Master est un diplôme national. Il est ouvert à tout étudiant remplissant les conditions d'inscription, et ce, quelle que soit son origine géographique. Les arrêtés signés par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en juin 2014 ont pour objet d'harmoniser les procédures d'inscription au Master dans tous les établissements universitaires. Ils ont pour mérite d'ouvrir l'accès au Master aux titulaires de diplômes du système classique et aux diplômés du secteur socioéconomique. Dans le cadre réglementaire ainsi fixé, les critères concrets d'accès au Master se basent sur le mérite de l'étudiant à travers ses résultats universitaires, son diplôme voire son comportement social durant ses études universitaires. Ils sont, également, fonction des capacités d'accueil des établissements universitaires. -Dans l'idéal, quel serait le taux des étudiants inscrits en première année de licence qui devraient aboutir au Master ? Le système d'enseignement supérieur compte actuellement environ 1 300 000 étudiants. Cet effectif constitue un formidable réservoir de ressource humaine pour alimenter le secteur socioéconomique en compétences de différents niveaux de qualification. La formation des diplômés par niveau de qualification doit être déterminée par le secteur socioéconomique et dépend de l'organisation du travail dans les entreprises et les institutions. En tout état de cause, le nombre de titulaires de licence à former que doit impérativement absorber le marché de l'emploi doit être supérieur, et de façon significative, au nombre de titulaires de Master et beaucoup plus que de titulaires de doctorat. L'idéal s'exprimerait par une véritable politique de l'emploi qui permettrait une absorption pertinente des diplômés de l'Université. L'insertion professionnelle des titulaires de licence, en nombre suffisant, aurait pour conséquence de diminuer la pression des effectifs des étudiants sur les universités au bénéfice d'une formation de qualité en Master et en Doctorat. -Quelle est la marge de manœuvre des établissements universitaires dans l'élaboration des critères d'accès ? Les critères d'accès à tous les cycles de formation sont fixés par la réglementation et dans l'offre de formation. Il y a lieu de souligner que les textes réglementaires sont élaborés en étroite collaboration avec les établissements universitaires et les offres de formation sont le produit de ces mêmes établissements. Cette approche participative démontre l'implication totale des établissements dans la gestion de tous les actes pédagogiques.