La petite enfance est la grande oubliée des programmes pédagogiques. Pourtant, les établissements d'accueil de la petite enfance, phase charnière du développement de l'enfant, pullulent. Et, tandis qu'apparaissent crèches et autres écoles maternelles consacrées aux «tout-petits», nourrissons et enfants n'ayant pas atteint l'âge du préscolaire, la question de la qualité de l'enseignement qui y est prodigué reste posée. Ces structures, ne relevant pas du ministère de l'Education nationale, ne disposent pas, de ce fait, de programmes pédagogiques définis et pensés pour le bien-être et le développement cognitif et d'apprentissage des enfants. Raison pour laquelle les participants à une rencontre nationale autour de ces programmes, organisée hier à Alger, ont appelé à les unifier et à former les éducateurs et les gestionnaires des crèches et garderies. Il s'agit de «réfléchir à la mise en place d'un programme unifié pour tous les établissements d'accueil de la petite enfance. Ces crèches privilégient, dans leurs principales missions, l'aspect matériel et le niveau d'instruction des éducateurs au détriment de la qualité de l'éducation donnée aux nouvelles générations», ont ainsi affirmé les intervenants, rapporte l'APS. C'est d'ailleurs souvent la déception tant les «prestations» sont souvent en deçà des fascicules pour lesquels les parents ont payé, et parfois même en deçà du strict respect des règles élémentaires de pédagogie et de «bientraitance». D'autant plus que, dans bien des cas, il est concrètement davantage question de «gardiennage», soulageant par la même les parents qui, souvent, ne savent plus à quel saint se vouer dès lors qu'il s'agit de leurs enfants non scolarisés. En plus de la révision des programmes pédagogiques et de la recherche de mécanismes de contrôle pour leur mise en œuvre, cette problématique implique la formation d'éducateurs spécialisés, ont estimé les participants. «Certaines écoles privées dispensent des formations ne dépassant pas les 6 mois, mais qui ne répondent pas aux besoins de la petite enfance», précise-t-on. L'administration se focalisant essentiellement sur l'aspect matériel et immobilier des établissements, comme les surfaces consacrées à cette activité et autres, le domaine est déserté par les personnes ayant les aptitudes et l'expérience requises en termes de puériculture et de pédagogie.L'autre sujet épineux abordé par les participants a été la mise en place d'outils juridiques qui obligent les gestionnaires des crèches à consacrer des cours à la catégorie des enfants aux besoins spécifiques qui, en dépit de l'existence d'une législation qui leur accorde le droit de s'inscrire dans ces établissements, sont refusés par certains de ces administrateurs pour des raisons diverses.