Des voix interpellent les responsables concernés pour trouver une solution à ce fléau inquiétant en tenant-compte de cette réalité. Sources de désagréments et d'insécurité, les bars clandestins sont de plus en plus décriés à Jijel. En dépit du tabou qui entoure tout ce qui a trait à l'alcool dans cette wilaya, où les dogmes du conservatisme scrutent d'un œil vigilant tout ce qui est jugé contraire à la morale, la réalité est que sa consommation, et à grande échelle. Elle rappelle qu'on ne peut l'occulter. «Qu'on tolère ou pas cette consommation, elle est là pour rappeler que l'interdiction d'ouverture des bars ne règle rien», estime un cadre retraité du secteur des finances. «Personnellement, je ne suis pas contre l'ouverture de bars ; qu'on les ouvre et on les contrôle au lieu de laisser proliférer ces débits à proximité des lieux d'habitation», ajoute-t-il. La lutte engagée par les forces de sécurité contre l'apparition de ces bars d'une manière illégale n'a visiblement fait qu'accentuer la pression sur des consommateurs impénitents qui s'en tiennent à leur entêtement de ne pas quitter les lieux d'où ils sont chassés. Et pour cause, il ne se passe pas un jour sans qu'on annonce la saisie de grandes quantités de bouteilles de vins de différentes marques. Au mois d'octobre dernier, les gendarmes ont mis la main sur une importante quantité de boissons alcoolisées estimée à plus de 35.000 bouteilles chez un grossiste clandestin qui s'apprêtait à les stocker dans son domicile dans la ville de Taher. Les milliers de canettes de bières jonchant le sol dans pratiquement tous les endroits sont devenus un fléau de pollution de l'environnement, que des voix ne cessent de s'élever pour le dénoncer. Pour le commun des citoyens, les bars de fortune sont des lieux de dépravation, où s'entremêlent souvent prostitution et consommation de drogue et de psychotropes. D'où, d'ailleurs, ces voix qui interpellent les responsables concernés pour trouver une solution à ce fléau inquiétant en tenant-compte de cette réalité. Dans toute la wilaya de Jijel, on ne recense plus aucun débit de boisson légalement ouvert. «Les deux derniers ont été fermés sur décision administrative il y a quelques semaines. Fermer un débit de boisson, c'est ouvrir plusieurs autres dans la nature sans contrôle, où l'on s'adonne à tous les fléaux», déplore un initié à ce circuit. «La prohibition fait les beaux jours des distillateurs clandestins, des petits passeurs trans-wilayas, des revendeurs, des débits de boisson écoulant des alcools souvent frelatés. Cette décision risque bien de permettre à d'autres d'avoir toute la latitude de pouvoir s'enrichir en arrachant des … pots de vin !», Ironise-t-il encore.