Le dossier Albert Ebossé (joueur de la JS Kabylie décédé le 23 août dernier à l'issue de la rencontre JSK-USM Alger suite à une blessure provoquée par un objet contendant) va bientôt être clos et les conclusions sur les circonstances du décès du joueur camerounais dévoilées. Les sorties pour le moins surprenantes de parties camerounaises (famille, médecin et avocat) ont surpris par les charges portées contre les parties algériennes en charge de ce dossier sensible. Ainsi, les déclarations du médecin camerounais, André Moune — «Le rapport d'autopsie a été signé par des résidents» — et du père du joueur (Bojongo Ebossé) — «Les autorités algériennes ont voulu maquiller le meurtre de mon fils» — n'ont pas laissé insensibles le médecin algérien (qui a procédé à l'autopsie) et la justice algérienne. Pour le professeur chef de service de médecine l'égale du CHU de Tizi Ouzou, Brahim Boulassel, «l'expertise thanatologique (autoptique) effectuée par les médecins camerounais ne reflète pas la réalité des choses, les constatations décrites ne sont pas objectives et ne répondent pas aux normes internationales de pratique en matière d'autopsie médico-légale, ni aux exigences attendues par le parquet requérant pour l'éclairer et surtout en matière de mort subite, suspecte ou violente… l'ouverture des cavités faite par un anatomopathologiste est une chose, mais l'interprétation des résultats faites par un médecin légiste requis est une autre chose». Cette précision écarte la thèse farfelue du médecin camerounais qui a échafaudé un scénario de science-fiction avec comme bourreaux des Algériens qui se seraient acharnés sur le malheureux Albert Ebossé à coups de gourdin jusqu'à ce que mort s'en suive. Une imagination morbide que le professeur Brahim Boulassel, chef de service, de rang magistral et dont les compétences sont reconnues mondialement, réfute catégoriquement et précise : «Seul un médecin légiste spécialiste en la matière pourra déterminer les causes de la mort (d'Ebosse), après expertise bien sûr.» Sur les accusations du médecin camerounais qui prétend que «le rapport d'autopsie algérien n'a pas été signé par un patron de la spécialité mais plutôt par un collectif de résidents sans qu'aucun nom n'apparaisse», le professeur algérien Brahim Boulassel apporte un démenti. Et de préciser : «Le service de médecine légale du CHU de Tizi Ouzou, service universitaire performant, dispose d'un professeur chef de service, de rang magistral, de maître assistant, de médecin légiste spécialiste assistante de santé publique, ainsi que de 9 résidents en médecine légale.» Le rapport d'autopsie a été signé par le professeur Brahim Boulassel contrairement à ce qu'avance André Moune (le médecin camerounais) pour des raisons que lui seul connaît et qui sont aux antipodes de l'éthique et de la déontologie. Le professeur Brahim Boulassel s'inscrit donc en faux contre tout ce qu'a affirmé le médecin camerounais sur les causes de la mort d'Ebossé et précise que «l'autopsie de feu Ebossé a été réalisée dans de très bonnes conditions, les causes et les circonstances du décès sont connues, les enquêtes administratives, judiciaires et médico-légales, expertise thanatologiques (autopsie) sont bien conduites et concluantes, le rapport d'expertise, conformément à la réquisition du procureur, rédigé en équipe, clair, explicite illustré par des photographie affirmant la nature, les causes de la mort et ceci sous le contrôle du professeur chef de service, le professeur Brahim Boulassel, a été déposé au parquet de Tizi Ouzou dans les délais. Ce qu'il faut savoir, le rapport d'autopsie n'est qu'un élément parmi d'autres qui vont déterminer les causes de la mort et sa qualification. L'affaire est en cours, entre les mains de la justice et de la juridiction compétente (instruction) du tribunal de Tizi Ouzou qui pourra se prononcer sur les circonstances, les conclusions attendues et la qualification judiciaire.» Sur ce dernier chapitre (qualification judiciaire) tout porte à croire qu'on se dirige vers la charge d'«acte volontaire, prémédité mais sans intention de donner la mort». On y verra plus clair lorsque le parquet de Tizou Ouzou fera connaître, bientôt, son verdict. La partie algérienne reste très sereine et confiante par rapport à cette perspective.