Les retards, les annulations de trains ont fini par exacerber la colère des usagers, pris en otages par la SNTF. Pagaille, colère et incompréhension parmi les usagers de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) à Alger et ses environs. Hier encore, le train est arrivé en retard. Plutôt très en retard. Des milliers de travailleurs étaient pris au piège. Les départs de 8h, 8h35 et 9h5 étaient tout bonnement annulés. A la gare ferroviaire de Birtouta, les agents de sécurité invitaient les usagers à rebrousser chemin, puisqu'on ne savait pas à quelle heure le train allait arriver. «Le prochain départ devrait avoir lieu à 9h30», indiquaient-ils à des clients excédés par cette perturbation de trop. «Le guichet était fermé. Aucun responsable n'a pris la peine de justifier les raisons de ce retard, ni présenter des excuses», s'indigne une cliente. Selon nos sources, il n'y a pas que les trains à destination d'Alger qui n'étaient pas en service. Celui qui devait aller à 7h30 d'Alger vers El Harrach n'était pas, lui également, à l'heure et les usagers ont dû changer de plan pour arriver à temps à leur travail. «Il n'y a pas que les adultes qui ont été pénalisés, les enfants scolarisés dans de nombreuses communes de la capitale devraient arriver en retard, faute de renseignement fiables, qui auraient pu permettre aux parents de prendre leurs dispositions à l'avance», a indiqué un parent d'une élève qui devait prendre le train depuis l'arrêt des Ateliers. Il est à rappeler que la SNTF n'est pas à sa première défaillance. Pratiquement chaque jour les clients sont confrontés à de mauvaises surprises dues à une gestion qui laisse à désirer. «Je prends le train depuis des années. Je ne me rappelle pas d'un jour où le train était là à l'heure prévue», raconte un homme d'un certain âge, outré mais n'ayant pas d'autre choix que de prendre ce moyen de transport afin de faire de «petites économies». Pis encore, la dégradation des prestations de service est telle que l'on assiste à des scènes inacceptables, mais que les responsables de la SNTF ne jugent pas utiles de régler en prenant les mesures nécessaires. En fait, faute de wagons en nombre suffisant et en raison des retards quasi quotidiens, le train est parfois rempli comme un œuf, à tel point que les portes ne peuvent fermer, causant ainsi des retards considérables. «Il nous est arrivé d'attendre plus de 15 minutes parce que le train ne pouvait pas démarrer à cause de la non-fermeture de toutes les portes bloquées par des voyageurs ayant un pied à l'intérieur et un autre à l'extérieur du train», raconte une jeune femme ayant l'habitude de faire le trajet Birtouta-Alger. Mais à qui la faute ? Des usagers interrogés sont formels : «Pourquoi les agents de sécurité n'interviennent-ils pas pour débloquer la situation ?» se demande une cliente. Et une autre d'ajouter : «Pourquoi on ne rajoute pas d'autres départs pour répondre à la forte demande, notamment le matin et en fin de journée ?» Mais le plus grave, c'est que la sécurité des usagers du train est loin d'être assurée sur le réseau ferroviaire de la capitale. «A plusieurs reprises des bagarres éclatent entre clients, mais aucun agent de sécurité n'intervient. Idem pour les harcèlements que subissent les femmes, qui se retrouvent souvent livrées à elles-mêmes», indique nos interlocuteurs. Ce n'est qu'à la fin du voyage que des agents se mettent à contrôler les tickets à la sortie de la gare Agha, obligeant ainsi les pauvres citoyens à attendre encore davantage. Nos tentatives, hier, de joindre la direction de la SNTF pour connaître les raisons de ces perturbations ont été vaines.