Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, a jeté la balle dans le camp de la Fédération algérienne de football (FAF) en ce qui concerne la non-attribution à l'Algérie de l'organisation de la CAN-2017, attribuée par la Confédération africaine de football (CAF) au Gabon, même si ses critiques se sont concentrées principalement sur le fonctionnement de l'instance africaine. «C'est la FAF qui a déposé le dossier. L'Etat l'a soutenu. Si la FAF nous avait demandé de nous retirer, nous l'aurions fait. C'est la FAF qui m'a demandé de me rendre en Egypte», a-t-il déclaré, hier, au forum de l'Organisation nationale des journalistes sportifs algériens (ONJSA), tenu au stade du 5 Juillet. M. Tahmi a ajouté que le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, était «confiant» quant aux chances de l'Algérie d'en obtenir l'organisation. Mais le ministre a exprimé des reproches beaucoup plus à la CAF, coupable, selon lui, d'une gestion opaque. D'ailleurs, il estime que la «mascarade» qui a eu lieu au Caire a provoqué beaucoup plus un «sentiment de révolte» qu'autre chose ; il s'agit d'«un échec de la CAF et non de l'Algérie». Revenant sur les péripéties de cette affaire, M. Tahmi a révélé que l'Algérie avait hésité à déposer sa candidature pour la CAN-2017, après avoir constaté ce qui s'est passé avec l'attribution des CAN-2019 et 2021 pour lesquelles le pays était également candidat. Ce n'est qu'après avoir reçu des assurances de la part du président de la CAF quant à la transparence de l'opération d'attribution de la CAN-2017 que le ministère a décidé d'appuyer cette nouvelle candidature. Alors, Issa Hayatou n'aurait-il pas tenu ses engagements ? Le ministre n'en dit pas plus. Le premier responsable du secteur a affirmé, par ailleurs, que des échos faisant état de cette attribution au Gabon étaient parvenus à Alger bien avant la tenue de cette fameuse réunion du 8 avril. Mais l'option était prise de «poursuivre le combat jusqu'au bout». «Nous avons mis à nu les dysfonctionnements de la CAF», a-t-il encore lancé. Et de rappeler que ce qu'il reprochait à Mustapha Berraf – lorsque ce dernier avait indiqué, en février, que le Gabon allait obtenir l'organisation de cette CAN – est lié au timing : «Ce n'était pas le moment de faire une telle déclaration, à moins qu'on soit décidé de se retirer.» M. Tahmi a en outre déclaré que l'Algérie, à travers la FAF notamment, va œuvrer pour que cette gestion des affaires du football africain «change». Comment ? «C'est un combat qu'il faut mener intelligement», a-t-il répondu. A propos des affirmations selon lesquelles l'Algérie a perdu cette bataille dans les coulisses, le ministre rétorque que «le dossier algérien était complet» et que «l'Algérie a agi dans la légalité et ne procédera jamais autrement que par le respect de l'éthique sportive».