Le quartier Bir-Youcef avec ses ramifications et ses rues et impasses ne laisse aucune équivoque quant- à la détérioration du cadre de vie dans cette cité, ces dernières années et c'est tous les habitants de cette zone urbaine qui l'attestent à l'unanimité. Les rues crasseuses et délabrées, les chaussées jonchées de crevasses et de nids de poule, des ronds points et des routes secondaires porteuses d'anomalies urbanistiques et un plan de circulation automobile qui laisse à désirer. «Depuis quatre années, la situation a fortement empiré et l'on est loin de ces années où il faisait bon vivre», constate Cherif H, un commerçant. Des escaliers qui mènent vers la gare ferroviaire et d'autres qui donnent sur une autre voie publique sont inondés d'immondices et d'un fatras d'objets difficiles à identifier, a-t-on constaté sur les lieux. La rue Amirouche qui mène vers le siège de la wilaya de Souk-Ahras n'honore guère la ville ni les officiels d'ailleurs. «C'est une rue-parking où l'on tolère volontiers le stationnement à longueur de journée ces dizaines de véhicules qui ne libèrent la voie qu'aux alentours de 20 Heures. Et dire que c'est l'unique voie d'accès vers la ville en venant de la cité Ibn Rochd», a déploré Hocine Rehamna, un transporteur privé. Dans cette même rue à fort taux de circulation camions et minibus provoquent quotidiennement des embouteillages à cause d'arrêts improvisés par eux-mêmes. Au lieu-dit El-Bascoula, une mini-station de bus offre tout ce qu'il y a de hideux aux hypothétiques visiteurs de la ville : façades délabrées, détritus, graisse des véhicules, vrombissement ininterrompu des tacots qui desservent la cité Ibn Rochd et qui cause, de par le choix de leur aire de stationnement, des désagréments aux paisibles habitants des bâtisses avoisinantes. Ni abribus, ni plaques de signalisation n'y sont visibles. La rue Atarsia Larbi n'est pas mieux lotie. Son exigüité et son aménagement approximatif n'ont pas découragé les nombreux automobilistes qui fuient l'encombrement des routes principales à en faire une bifurcation, mettant souvent en péril la vie des enfants qui n'ont pas encore pris le pli de prendre leurs précautions face à des chauffards venus du néant. En face du siège de la wilaya, un espace sans appellation résume toute les carences de la gestion urbaine. Un jet d'eau maladroitement conçu et totalement desséché, des plantes barbares épousant des arbres non élagués, des restes d'engins mécaniques collés au ciment dans l'intention de décorer les lieux et où l'originalité fait affreusement défaut, un parterre fait de faïences de cuisine et des reliefs qui donnent l'impression d'être dans une salle de bain ou chez un vendeur de pois chiche.