Il y a 11 mois, jour pour jour (23 août 2014), Albert Ebossé Bodjongo, joueur de la JS Kabylie, a perdu la vie à l'issue de la rencontre JSK-USM Alger (1-2), victime d'un «jet de projectile contendant qui l'a touché à la tête», selon la version officielle. Presque une année après le drame qui a coûté la vie au talentueux et jeune footballeur camerounais (23 ans), tout le monde est dans l'attente du rapport de la justice algérienne sur ce drame. Pour rappel, 4 mois après le dramatique épisode survenu au stade du 1er Novembre à Tizi Ouzou, Tayeb Louh, ministre de la Justice et garde des Sceaux, avait annoncé que «l'enquête préliminaire ordonnée par le ministère public a été achevée et une enquête judiciaire a été ouverte pour faire toute la lumière sur cette affaire». Propos de circonstance qui n'ont pas été suivis d'effet. Onze mois se sont écoulés sans que rien de concret soit divulgué sur les circonstances de la mort du footballeur et les présumés auteurs de l'acte ignoble. Nul doute que la famille du défunt, les avocats et le médecin camerounais (André Moune), celui-là même qui a jeté un pavé dans la mare en décembre 2014 en mettant en doute la version algérienne, vont revenir à la charge. Chacun est animé de diverses motivations qui ont un rapport lointain avec ce drame humain. Jusqu'à ce jour, un seul Algérien est monté au créneau pour contrecarrer les thèses camerounaises. Il s'agit du docteur Brahim Boulassel (chef de service de médecine légale du CHU de Tizi Ouzou) qui a fait savoir que (25 décembre 2014 in El Watan) «l'expertise thanatologique (autopsie) effectuée par les médecins camerounais ne reflète pas la réalité des choses, les constatations décrites ne sont pas objectives et ne répondent pas aux normes internationales de pratique en matière d'autopsie médico-légale, ni aux exigences attendues par le parquet requérant pour l'éclairer en matière de mort subite, suspecte ou violente». Profitant du mutisme prolongé des autorités algériennes, le médecin camerounais est même allé jusqu'à prétendre que «le rapport d'autopsie algérien n'a pas été signé par un patron de la spécialité». Brahim Boulassel lui a donné une réponse cinglante en précisant que «le service de médecine légale du CHU de Tizi Ouzou, service universitaire performant, dispose d'un chef de service de rang magistral, d'un maître assistant, d'un médecin légiste spécialiste assistante de santé publique, ainsi que de 9 résidents en médecine légale… L'autopsie de feu Ebossé a été réalisée dans de très bonnes conditions, les causes et les circonstances du décès sont connues, les enquêtes administrative, judiciaire et médico-légale, l'expertise thanatologique ont été bien conduites et sont concluantes, le rapport d'expertise, conformément à la réquisition du procureur, rédigé en équipe, est clair, explicite, illustré par des photographies affirmant la nature et les causes de la mort, et ceci sous le contrôle du professeur chef de service Brahim Boulassel, et a été déposé au parquet de Tizi Ouzou dans les délais». Depuis plus rien. Le parquet de Tizi Ouzou ne s'est pas encore définitivement prononcé sur cette douloureuse affaire qui risque de rebondir dans les prochains jours à partir du Cameroun… à cause du mutisme observé côté algérien.