La parenthèse de la longue grève nationale du CNES fermée dernièrement ne l'est pas vraiment pour Béjaïa. La raison en est que les enseignants grévistes de l'université Abderahmane Mira reprendront aujourd'hui, le temps d'une journée, leur mouvement de protestation après avoir répondu au mot d'ordre de suspension de la grève du CNES le 19 septembre dernier, à l'instar du reste des grévistes à l'échelle nationale. Insatisfaite des conditions qui ont prévalu à la reprise des cours, la section CNES de Béjaïa a convoqué pour aujourd'hui une AG qu'elle entend élargir aux étudiants et qui risque fort de confirmer l'option proposée pour la rétention des notes et le blocage des délibérations. La réunion est programmée pour devancer un rassemblement de protestation à l'intérieur du campus de Targa Ouzemmour avec « arrêt de toutes les activités pédagogiques ». Les enseignants dénoncent « la validation des examens réalisés sous la menace d'un zéro collectif avec l'absence d'un bon nombre d'étudiants qui ont refusé d'être examinés dans les conditions antipédagogiques en violation de la réglementation en vigueur ». Selon les syndicalistes, 70 étudiants du tronc commun ont refusé l'examen du module « vibration » au motif que les sujets ne sont pas de leurs chargés de cours, ce qui aurait dicté des zéros collectifs. « Les examens ont été refaits pour des étudiant en langue française et tamazight, mais pas pour ceux-ci », nous affirme Kamel Aïssat, animateur du CNES. Pour les grévistes, des examens ont été validés avec des « correcteurs anonymes et notes virtuelles » et reprochent à l'administration de n'avoir pas convoqué les comités pédagogiques dans certains départements. Dans une déclaration sanctionnant une réunion tenue mercredi dernier, la section syndicale, qui signale le blocage des salaires des derniers mois, accuse aussi l'administration rectorale de mettre à I'écart les enseignants grévistes des commissions d'entretien, de se substituer aux comités scientifiques en tentant de les exclure des tâches pédagogiques, de leur refuser des promotions au grade de chargé de cours « pour participation au mouvement de grève »...