Les «parkingueurs» exerçant sans autorisation sont tolérés. En attendant la régularisation des gardiens de parking dans le cadre de coopératives, qui permettront l'exploitation légale des aires de stationnement, les automobilistes sont toujours soumis au diktat de ces gardiens autoproclamés. Prenons à titre d'exemple le cas d'un gardien de parking à Sidi M'hamed. Ce dernier exploite une aire de stationnement bien délimitée. Il s'agit d'une parcelle de terrain récupérée après la démolition d'une vieille bâtisse. Cependant, l'exploitant a étendu son activité, en toute illégalité, à tous les espaces attenants à la parcelle. Si bien que les automobilistes, qui garent leur véhicule à quelques dizaines de mètres de cette aire, se voient contraints de s'acquitter des frais de stationnement au même titre que ceux qui garent leurs voiture dans l'enceinte du parking. Cela illustre la situation de désordre et d'anarchie prévalant dans toutes les communes de la capitale. «On ne peut pas porter plainte contre ces gardiens, car ils sont connus de la commission qui doit leur délivrer l'autorisation d'exploitation. Bien qu'ils ne détiennent pas encore cette autorisation, ils ont pignon sur rue», indique un automobiliste. «Les commissions d'habilitation doivent, avant de délivrer cette autorisation, prendre en compte un certain nombre de paramètres», ajoute-t-il. Dans cet ordre d'idées, le trottoir est-il considéré comme un parking ? D'après un responsable de l'APC de Sidi M'hamed, «la commission chargée d'effectuer les enquêtes prend en compte ces paramètres. Elle ne peut pas délivrer d'autorisation pour quelqu'un qui exploite un espace qui n'est pas adapté pour une telle activité», assure-t-il. Toutefois, dans la réalité, rares sont les parkingueurs qui n'exploitent pas les trottoirs. A Rouiba, les gardiens de parkings anarchiques exploitent la moindre portion de l'espace public. Cette situation prévaut, aussi paradoxale que cela puisse paraître, même devant le siège de l'APC. Des gardiens autoproclamés exigent des automobilistes qui veulent garer leur véhicule à proximité de l'APC de s'acquitter des droits de stationnement, le trottoir est partagé entre plusieurs gardiens. «La commission qui délivre les autorisations doit choisir un seul. A qui revient ce mérite ? C'est toute la question», se plaît à dire un automobiliste. La régularisation des gardiens de parkings anarchiques est une démarche qui va asseoir l'informel. «Les parkings et les aires de stationnement doivent être définis préalablement. Il question d'organiser l'espace public et non de créer davantage d'anarchie», soutient-il. Les pouvoirs publics avaient lancé, il y quelques mois, une opération qui consiste à installer des parcmètres. Cette initiative a vite été abandonnée, on ne sait d'ailleurs pour quelle raison. Pourtant cet équipement urbain pourrait se substituer à toute l'anarchie qui caractérise nos rues. D'où la nécessité de relancer l'opération.