Par l'incursion de près de 70 chars et de blindés couverts par des hélicoptères de type Apache et des drones, dans la localité de Beit Hanoune, au nord de la bande de Ghaza, le gouvernement israélien a commencé hier, avant l'aube, l'exécution de ses menaces d'intensifier les frappes armées contre les structures de base des mouvements et des groupes armés palestiniens. Selon des sources hospitalières, 6 Palestiniens ont été tués et plus de 45 autres ont été blessés, dont l'état de 5 d'entre eux est qualifié de critique. D'un autre côté, des sources israéliennes ont affirmé la mort d'un soldat et la blessure d'un nombre indéterminé au cours des échanges de feux avec les résistants palestiniens. L'un des gardes du corps du ministre palestinien des Affaires des réfugiés, Aâtef Aâdouane, dont les soldats ont occupé la maison, figure parmi les tués. L'hôpital de cette localité, qui vit la dixième incursion du genre depuis le déclenchement de l'Intifadha en l'an 2000, a été encerclé par les troupes israéliennes qui empêchent les équipes médicales de porter secours aux blessés signalés dans le secteur. Des blessés ont dû attendre des heures avant de voir venir les secours médicaux. Pour faire face au manque de sang dans l'établissement, cette petite structure sanitaire qui ne possède pas les moyens nécessaires pour faire face à ce genre d'agressions, et de recevoir un aussi grand nombre de blessés à la fois, a lancé des appels à la population à faire des dons de sang. Cet appel est resté sans grand écho à cause du danger de déplacement dans les rues de cette localité investies par les troupes israéliennes. Cela a poussé la direction de l'hôpital ainsi que le ministère palestinien de la Santé à lancer à travers les médias un appel aux instances internationales de faire des pressions sur l'armée israélienne afin de l'obliger à mettre un terme au blocus de l'unique hôpital de Beit Hanoune. Cette agression a commencé par des échanges de feux entre des éléments des forces spéciales de l'armée israélienne et des résistants palestiniens embusqués aux abords de cette localité limitrophe du territoire israélien. Les hélicoptères israéliens ont alors lancé quelques roquettes air-sol en direction des résistants et des attroupements de civils, faisant des morts et des blessés parmi eux. Des bulldozers de l'armée ont totalement rasé trois maisons. Une dizaine d'autres ont été endommagées par des obus de chars. Des soldats israéliens ont forcé les portes de dizaines de maisons à la recherche de militants et d'éventuelles armes. Selon les mêmes procédés utilisés dans ce genre d'opérations, des soldats hyper armés, dont les visages sont peints de noir, sèment la terreur parmi les familles qu'ils forcent à se rassembler dans une seule pièce non sans avoir passé à tabac les hommes sous la menace de leurs armes. Ces soldats se donnent un certain plaisir à détruire tout ce qui leur tombe sous la main. Des cas de vol d'argent liquide et de bijoux ont fréquemment été signalés. « Les nuages d'automne » est le nom de code attribue à cette nouvelle opération militaire qui devrait s'étendre à plusieurs axes de la bande de Ghaza. D'importants attroupements de troupes israéliennes sont signalés le long de la frontière entre la bande de Ghaza et le territoire de l'Etat hébreu. Une opération militaire a été signalée dans la région de Chouka et aux alentours de l'aéroport à l'est de la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza. Le cabinet de sécurité israélien se réunissait, pour sa part, hier matin, pour décider d'un éventuel élargissement de l'opération dans la bande de Ghaza, a-t-on indiqué au bureau du Premier ministre Ehoud Olmert.