Pour «association de malfaiteurs», «apologie de groupes terroristes» et «détention d'armes blanches», le tribunal a condamné D. A. et M. A. à quatre ans de prison ferme alors que six ans de réclusion ont été retenus contre le prévenu B.A., dit Rouget. Du 28 février au 1er mars 2015, des jeunes gens suivis de trois voitures, arborant des tenues afghanes et cagoulés, ont sillonné les rues du quartier Kouchet El Djir. A l'aide de haut-parleurs montés sur les véhicules, ces derniers ont sommé les jeunes de rejoindre les groupes armés de Deash pour aller combattre en Syrie et en Irak, joignant à ces appels des menaces. Très vite, les éléments sécuritaires investiront ce quartier où les prévenus ont été interpellés. La perquisition de leurs domiciles permettra de saisir des documents tels que des CD et communiqués incitant au djihad et des armes blanches. Par ailleurs, les investigations permettront de déterminer que pour se réunir loin de tout contrôle, ces jeunes avaient organisé des campements d'été au niveau de la plage Cap Blanc. Tout comme on apprendra que le dénommé B. A. a déjà été condamné pour une affaire de terrorisme à trois ans de prison ferme, il a fini sa peine en date du 6 juin 2010. Ces mêmes investigations ont également déterminé que ce mis en cause a eu des liens étroits avec les groupes armés. Le prévenu D. A. chez qui les documents subversifs ont été saisis, dira que ces derniers appartiennent à son frère qui fait partie des groupes armés. Alors que M. A., depuis son arrestation nie les faits, même après avoir été confronté aux agissements de son frère appartenant aux groupes armés et a été tué à Sid El Houari. Hier, à la barre du tribunal criminel, les accusés nieront tout en bloc. Cités, quatre témoins dont deux avaient été mis en cause puis relâchés, n'éclaireront en rien le procès. Quant à B. H., parente de B. A., elle chargera ce dernier comme faisant partie des cagoulés : «Je l'ai reconnu personnellement même si je n'ai pu identifier les autres. Ces groupes en voulaient à son fils qui est un bon vivant et dont le comportement dérangeait.» Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public requiert la peine de huit ans de réclusion. Alors que la défense des prévenus plaidera la non-culpabilité de ses mandants.