La visite effectuée à Constantine, jeudi dernier, par Abdelkrim Abada, membre du comité central et responsable de la direction provisoire du FLN, en vue de tenir des réunions avec les militants du parti, n'a pas manqué de susciter de vives réactions du côté du mouvement des redresseurs mené par le mouhafadh Abdelaziz Bouledjmar. Après la confrontation, au demeurant inévitable, entre les deux parties au centre culturel Ibn Badis, où le pire n'a pas eu lieu, l'animateur du mouvement des redresseurs libres à Constantine saisira encore une fois l'opportunité pour faire un rappel des positions qu'il a toujours défendues au cours d'un point de presse tenu, hier, au siège de la rue Abane Ramdane. Qualifiant l'initiative de Abada de vouloir réunir « une base fictive » au motif de sensibiliser les militants sur « une manipulation voilée pour installer les commissions de wilaya qui lui sont favorables et mettre à la marge les vrais militants de la base », Abdelaziz Bouledjmar n'hésitera pas à tirer à boulets rouges sur celui qu'il traitera de « conspirateur qui a perdu sa crédibilité auprès de la base et qui ne vise qu'à se repositionner pour sauvegarder ses intérêts personnels aux dépens des vrais militants à qui il a porté atteinte à diverses occasions ». Selon le conférencier, la démarche de Abada, décidée en l'absence de Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères en mission à New York, vise essentiellement à casser le mouvement et à diviser ses rangs à Constantine, considérant que tous ceux qui se sont empressés de négocier avec lui n'ont aucune représentativité légitime. Partant de là, le mouvement des redresseurs de la mouhafadha de Constantine dénonce les pratiques discriminatoires du « clan » de Abada cherchant à discréditer le mouvement des redresseurs et annonce son rejet catégorique de la manière dont ont été préparées et tenues ces rencontres tout en réitérant son soutien indéfectible aux décisions prises lors d'un conclave tenu au cours de la semaine dernière par les ministres « redresseurs », à leur tête Amar Tou et Tayeb Louh, où il a été question de bloquer le processus de réconciliation avec « tous ceux qui ont porté atteinte au parti et aux symboles de l'Etat ».