Primaire décevante pour la gauche qui n'a pas su mobiliser grand monde. Entre 1,2 et 1,5 million de personnes se sont déplacées dimanche dernier pour voter dans les 7000 bureaux de vote ouverts. Ils ont placé Benoît Hamon en tête des résultats avec 36,2 % de voix, suivi de Manuel Valls avec 31,6%. Les résultats du premier tour de la primaire de la gauche, qui s'est déroulé dimanche dernier en France, ont placé Benoît Hamon en tête des suffrages avec 36,2 % de voix devant Manuel Valls qui en a obtenu 31,6%. L'ancien Premier ministre, qui s'est jeté tardivement dans la bataille électorale, paie les frais de sa politique ,jugée «libérale» par les électeurs de gauche et ses différents passages en force à l'aide notamment de la loi 49/3. Arnaud Montebourg est arrivé en troisième position avec 18% de voix. Il a appelé ses partisans à voter massivement en faveur de Benoît Hamon lors du deuxième tour qui se déroulera dimanche prochain. Considéré comme le représentant de la gauche sociale et frondeuse, Benoît Hamon (49 ans) a remercié tous les électeurs qui se sont déplacés en masse pour voter, faisant ainsi mentir le scénario selon lequel la primaire de la gauche n'attirerait pas plus d'un million de votants. Hamon veut amplifier la dynamique au 2e tour «Il faut en finir avec les vieilles recettes, avec les vieilles politiques qui ne marchent pas», a martelé M. Hamon lors de son court discours prononcé sur une petite péniche au bord de la Seine qui faisait office de quartier général. Arrivé en taxi, M. Hamon a été acclamé par ses partisans qui représentent l'aile gauche et antilibérale du parti socialiste. «Je suis heureux de continuer à débattre avec Manuel Valls une semaine de plus et de mieux expliquer mes idées», a ajouté le gagnant du premier tour de la primaire. Il a ensuite égrené les différents points contenus dans son programme et qu'il compte expliquer encore plus devant les Français. A commencer par la suppression des véhicules qui roulent au diesel en 2025, la réduction du nucléaire comme source d'énergie et l'utilisation des énergies renouvelables. Sur le plan institutionnel, M. Hamont a plaidé en faveur d'une VIe République, non sans avoir évoqué sa mesure phare contestée, qui consiste à octroyer un revenu minimum universel d'environ 750 euros à l'ensemble des Français. Se posant comme le futur rassembleur de la gauche, M. Hamon a appelé les électeurs à amplifier la mobilisation au second tour. «Les électeurs de gauche ont voté pour moi par conviction et non par dépit. J'y vois dans ce succès les premières briques avec lesquelles on va reconstruire la gauche de demain», a-t-il déclaré devant ses partisans qui ont fait la fête jusque tard dans la nuit à Paris. Paraissant un peu énervé, Manuel Valls a prononcé, quant à lui, un discours offensif, se disant prêt à en découdre avec M. Hamon. «Rien n'est écrit pour le 2e tour. Je suis heureux de me retrouver face à Benoît Hamon», a-t-il lancé à ses soutiens. «Une nouvelle campagne commence et un choix se présente devant les Français. Ils ont à choisir entre une défaite assurée et une victoire possible.» La gauche battue à l'élection présidentielle Se plaçant dans une stature présidentielle, Manuel Valls a refusé d'«abandonner» les Français face à l'extrême droite de Marine Le Pen, et à la droite «libérale» et «dure» de François Fillon, mais aussi face à «Donald Trump et à la mondialisation», a-t-il indiqué. Expliquant à nouveau les grandes lignes de son programme, l'ancien Premier ministre dit croire en la vertu du travail, mais pas au revenu minimum universel que propose M. Hamon. «Gouverner, c'est difficile, mais c'est pouvoir transformer les choses. Je veux une gauche forte, crédible, courageuse et réformiste. Ce n'est pas uniquement l'avenir du parti socialiste qui est en jeu, mais celui de la gauche tout entière. Il ne s'agit pas de choisir le candidat de la gauche, mais le président de la République», a tonné M. Valls qui cherche à se présenter comme l'homme politique capable de conduire la gauche à la victoire en avril 2017. Dimanche prochain, le candidat qui sortira victorieux aura la lourde tâche de rassembler les Français et conduire la gauche à la victoire présidentielle. Toutefois, les sondages prédisent une déroute du parti socialiste au premier tour de la présidentielle. Selon un dernier sondage réalisé par Ipsos, Manuel Valls ou Benoît Hamon obtiendraient entre 8 à 9% des intentions de vote très loin derrière Marine Le Pen avec 27% et François Fillon avec 25%. L'autre trublion de la gauche, à s'avoir Emmanuel Macron, n'obtiendrait que 18% et 15% pour Jean-Luc Mélenchon.