La faculté des sciences sociales et humaines de l'université Larbi Ben M'hidi d'Oum El Bouaghi a organisé, hier, un séminaire national sur le nouveau réalisme du cinéma algérien. Les professeurs en audiovisuel sont issus des universités d'Alger, Constantine, Batna, Sétif, Sidi Bel Abbès, Biskra, Khenchela et Oum El Bouaghi. Plus d'une vingtaine de communications ont été programmées autour d'une thématique axée sur le réalisme du cinéma algérien et son renouveau. Comment est né le cinéma algérien, alors que le pays était sous le joug colonial ? Quels sont les premiers cinéastes qui ont su porter à l'écran la réalité de la société algérienne ? Au tout début, nos jeunes cinéastes ne pouvaient produire que des documentaires sur le quotidien de la société, aidés en cela par des réalisateurs étrangers, dont le Français René Gautier, à qui on doit la formation de jeunes combattants. L'indépendance recouvrée, le pays a envoyé un grand nombre de jeunes pour suivre une formation en cinématographie, notamment dans les pays de l'Est européen, avec lesquels l'Algérien entretient des relations plus que cordiales. Le vrai cinéma algérien est né dans cette période. De grands films relatant la lutte armée sont sortis sur les écrans des salles obscures du pays. Toutes les villes algériennes disposaient d'au moins une salle. Le réalisme du cinéma algérien était à l'opposé de ce que distillait la propagande du pays colonisateur et qui montrait les combattants algériens comme des rebelles qui s'élevaient contre l'ordre établi. La période la plus féconde reste sans conteste celle des années 1970 et 1980, où le pays se distingua grâce à une production filmique de qualité. L'Opium et le Bâton, d'Ahmed Rachedi, Chronique des années de braise, de Mohamed-Lakhdar Hamina, et tant d'autres films, constituent des chefs-d'œuvre dont tout amoureux du 7e art se souvient. La période des années 1980 a vu naître d'autres cinéastes, beaucoup plus tournés sur la société algérienne. Ce sont surtout des films qui portent un regard nouveau sur notre société. Le cas le plus illustratif reste celui de Omar gatlato, qui raconte la vie d'un jeune Algérois. La décennie noire, malgré la peur, a été aussi prolifique en films qui traitent de sujets beaucoup plus dramatiques. Les professeurs communicants ont tous axé leur intervention sur le réalisme du cinéma algérien, depuis sa naissance jusqu'à nos jours. Assisterons-nous à un nouveau décollage du cinéma algérien, d'autant que l'on s'apprête à rouvrir les salles obscures, comme promis par le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi.