Que de fois n'a-t-on pas signalé le piteux état de notre voirie qui n'est pas sans causer des désagréments aux piétons et automobilistes ? Pourquoi aucune entreprise ne prend la peine d'achever ce qu'elle a commencé et n'honore jamais le marché jusqu'au bout ? Qui contrôle qui ? Serait-il si difficile aux entreprises opérant dans le domaine routier public de coordonner leur action dans le temps ? Pourquoi une ruelle qui vient d'être fraîchement pavée voit aussitôt ses tripes en l'air, générant gadoue et semant poussière à tout vent ? Une somme d'interrogations nous édifie sur la prestation défaillante à travers laquelle excellent nos entreprises, qu'elles soient étatiques ou privées. La remise des lieux en état est rarement assurée. Le hideux décor qui caractérise les artères, rues, ruelles et venelles de la capitale, toujours aussi fangeuses, pleines de crevasses, médiocrement bitumées et très mal revêtues fait partie des mœurs entrepreneuriales réfractaires à la belle ouvrage. Les exemples sont légion. Pourtant, le décret exécutif n°04-392 du 1er décembre 2005 relatif à la permission de voirie (JO n°78 du 5 décembre 2004) énonce clairement, dans son art 17, qu'« aussitôt après l'achèvement des travaux, le permissionnaire est tenu d'enlever tous les décombres, dépôts de matériaux, débris et immondices, de réparer immédiatement tous les dommages qui auraient pu être causés à la voie publique ou à ses dépendances... ». En clair, l'intervenant est tenu de remettre les lieux en état (art 6 dudit décret). Dans le cas d'un manquement observé sur le domaine routier et autoroutier, le même article stipule qu'« il sera procédé par l'autorité ayant délivré la permission de voirie, à l'exécution d'office et aux frais du permissionnaire, des opérations de rétablissement en son état initial de la portion de voie affectée par les travaux autorisés ». Mais on préfère tordre le cou à la loi.