Si Affif n'aura pas finalement réussi son pari de « sauver le parti à Oran », et comme c'est le cas pour ses prédécesseurs – Bouahara, Bouhadja, Hout Saâdani, etc. – il n'aura laissé qu'une traînée de contestations. En effet, des militants de plusieurs kasmas ont effectué le déplacement à Alger pour protester contre la manière avec laquelle ont été menées les opérations de sélection des listes de candidatures aux prochaines élections locales. Arrivés hier matin par bus, la veille pour certains, les mécontents veulent faire entendre leur voix directement auprès de la direction nationale. Les premiers ont déjà, rapporte-t-on, passé une nuit au siège central de leur parti. Pour le colonel Abid, tête de file d'une aile en conflit au FLN, la confection des listes devait se faire à l'intérieur de l'instance légale du parti, c'est-à-dire la mouhafadha, en mettant en avant sa qualité de commissaire du parti à Oran, statut qu'il revendique depuis déjà un certain temps. « Je ne suis pas contre lui (Si Affif) mais, légalement, il n'a aucune prérogative pour superviser l'opération de confection des listes électorales qui revient de droit au mouhafedh », estime-t-il. Le colonel Abid, qui proteste « contre la tenue de réunions concernant les affaires du parti dans les cafés ou les salons », n'est pas le seul à adopter une position de retrait par rapport à l'émissaire (envoyé par la direction, selon lui, autoproclamé selon ses détracteurs) venu « mettre de l'ordre dans la maison FLN ». D'autres cadres appartenant à d'autres camps ont exprimé leur mécontentement. « Aucun militant proposé par nous n'a été retenu sur la liste des candidatures », se plaint un représentant d'une kasma. A ce propos, un représentant d'une autre kasma située à la périphérie de la ville estime que Si Affif n'a pas écouté tous les représentants des kasmas. Tout porte à croire que, pour la commune d'Oran, c'est l'ancien maire qui va conduire la liste de candidature. « Sa reconduction ne nous dérange pas, car il va poursuivre le programme déjà tracé pour la ville d'Oran », déclare, sous le couvert de l'anonymat, un cadre de la kasma 2 qui, à elle seule, représentait jusque-là une partie importante du conflit. L'actuel maire a assisté au regroupement organisé par la commission de wilaya supposée être chargée de la restructuration de la mouhafadha, le 27 septembre dernier. Celle-ci a été animée par Brahma Djelloul, ancien mouhafedh démissionnaire, revenu aux affaires du parti à la tête d'une autre partie en conflit.