Aujourd'hui, à minuit exactement, prendra fin la campagne électorale des législatives du 17 mai 2007. Malgré la multitude de meetings, rencontres-débats, travail de proximité dans les quartiers et les cités, l'affichage anarchique y compris sur les murs et les portes des logements, le cœur des populations des 12 communes de la wilaya n'y était pas. Elles avaient lu et relu les listes, vu et revu la photo portrait de chaque candidat qu'il soit partisan ou indépendant. Nombreux sont ceux qui ont été déçus. Après avoir scruté les 19 listes des partis politiques et 6 indépendantes, elles sont arrivées à la conclusion que la majorité des candidats n'est pas représentative. « La plupart des candidats ne connaissent pas les problèmes de la population. S'ils ne sont pas séniles, analphabètes ou parachutés d'une autre région, plusieurs d'entre eux représentatifs de partis politiques, sont connus pour leur opportunisme et leur accointance avec le pouvoir. Il y a quelques listes de candidats indépendants qui pourraient prendre en charge nos aspirations et c'est pour l'une d'elles que je voterai ce 17 mai », a indiqué Abdelghani M., fonctionnaire à la commune d'El Hadjar, la quarantaine et père de famille. Interrogés en différents lieux publics, des citoyens ont déclaré n'avoir pas pris connaissance des listes de candidats. Argumentant une mascarade électorale qui revient tous les cinq ans depuis l'indépendance, ils affirment ne pas être concernés par les élections. Il y a les autres, et ils sont nombreux, qui ont estimé qu'en matière d'élections dans notre pays, les dés ont toujours été pipés au départ. « Lorsque Aboujerra Soltani, chef de parti politique et membre de l'alliance parle de quotas déjà établis en faveur de tel ou tel autre parti politique, il y a matière à réfléchir. La conclusion à tirer est de ne pas se présenter devant l'urne. D'autant que les candidats compétents ne sont pas nombreux. Ils ont prémédité leur coup pour mettre en place des députés loin des préoccupations des citoyens et bons pour dire oui à tout ce que fera le pouvoir. Une APN genre UGTA que l'on fera bouger comme une marionnette », avoue Mostefa B., cadre d'entreprise à la retraite. Ces dernières 48 heures, les partis politiques semblent avoir été pris de frénésie. Des jeunes payés à la journée collent, partout et n'importe où sur les murs, les portails, les rideaux de magasin…, les affiches et les posters des candidats du parti politique qui les emploie. A ce jeu, le FLN a pratiquement piétiné comme il ne l'a jamais fait avant toutes les dispositions de la loi électorale. La commission locale chargée de la surveillance avait déjà annoncé la couleur de sa totale démobilisation dès son installation. Ses membres n'ont jamais donné signe de vie sur le terrain. Pas une seule fois, ils n'ont réagi aux nombreux dépassements dont se sont rendu auteurs les candidats de partis politiques ou les indépendants. Et si les façades des immeubles du Cour de la Révolution ont été peintes aux couleurs des listes des candidats du FLN et du RND, celles du théâtre, du siège de la commune et de plusieurs administrations de l'Etat, dont les alentours du siège de la wilaya, ressemblent à des permanences de ces deux partis politiques.