C'est vraiment une clôture en apothéose, un superbe finish par une soirée toute en couleur et pleine d'émotion. En effet, les jeunes présents en force n'ont pas scandé comme la veille, face à chaba Zehouania : « Batata 7 alaf ». Timgad : De notre envoyé spécial Le théâtre antique archicomble avait, en cette fin de parcours de la 29e édition du Festival international de Timgad, brillé et retenti de mille feux. Le moment était très attendu, après avoir primé les médias qui ont accompagné cette merveilleuse édition en plébiscitant l'excellent travail radiophonique accompli par Tahar Lefgoum de la chaîne III, les organisateurs, une équipe de jeunes composant le commissariat du Festival, ont ouvert le bal en annonçant l'entrée sur scène du grand chanteur irakien Kadhem Essaher. Que d'émotion alors, quand il descendit les marches pour se retrouver face à ce public qui l'aime, l'ovationne, l'acclame debout,en le recevant avec ferveur ! Kadhem Essaher, qui n'est pas à sa première apparition sur cette scène mythique de Timgad, salue chaleureusement son public et après un long prélude musical, il commence par chanter l'Irak, son Irak et L'Irak de tous. Et c'est dans un silence fort émouvant empreint d'une compassion et d'un respect profond, que les familles et la jeunesse présentes ont accompagné la voix mélodieuse et touchante de cet artiste émérite, sublime ! Les textes chantés, notamment ceux de Mahmoud Derwiche résonnaient dans ces lieux et atteignaient ce public qui se laissait bercer par ces poésies, battant au rythme des cœurs, sous la nitescence de la lune et des étoiles qui enveloppaient, emplissaient, habitaient le thêatre. Une nuit ardente à souhait, une nuit de communion infinie, une nuit où l'on a chanté l'amour, la paix, la fraternité et cet espoir toujours vivace, celui qui décrète le dénouement et la liberté. Kadhem Essaher lève les mains aux cieux, implore les cœurs et dénonce ceux qui : « n'aiment pas l'amour, n'aiment pas la femme, les enfants et la paix… ». Il chante les yeux, la beauté. Les Batnéens étaient aux anges, ils chantaient avec leur star et tanguaient comme jamais avec les bras levés très haut vers le ciel, sans doute ont-ils touché en cette soirée magique, les nuages, les étoiles et comblés, repus par autant de bonheur et de félicité. Ils se déchaînèrent en admirant la féérie des feux d'artifices et de l'incommensurable baroud d'honneur. Les applaudissements, qui comme des larmes de bonheur, glissent le long des joues de l'innocence et enfin laissaient s'en aller ce chanteur affable, émouvant, ce messager de l'amour qui, verbe au poing, tire à bout portant sur toutes les intolérances. Il reviendra, ils reviendront tous, Timgad leur ouvrira encore et toujours ses bras et comme ce soir, jusqu'aux premières lueurs du jour, ils chanteront ensemble : « Zidini achka zidini, ya ahla nawbates el djounouni »