L'annonce faite par le chef du gouvernement, avant-hier, de proposer les 1200 entreprises publiques économiques à la privatisation, à l'exception des entreprises dites stratégiques, relance, encore une fois, le débat sur le processus de privatisation. Ces 1200 entreprises sont réparties en trois catégories : entreprises évoluant dans une situation équilibrée, entreprises en difficulté et entreprises déficitaires sans avenir. Si la volonté et la détermination du gouvernement sont clairement affichées concernant le parachèvement du processus de privatisation, la manière de procéder pour mener à terme ce même processus n'est toujours pas bien définie. Un souci que partagent à la fois le partenaire social et les opérateurs économiques, notamment pour ce qui est des entreprises dites équilibrées. Ce même souci n'est pas, en revanche, exprimé s'agissant des entreprises déficitaires. Le gouvernement a clairement dévoilé sa stratégie à propos du traitement réservé à cette catégorie d'entreprises, en l'occurrence « la vente ». Au nombre de 263, d'après les statistiques avancées récemment par le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, les entreprises publiques économiques déficitaires seront ainsi cédées totalement au privé. Si les noms de ces entreprises dites « sans avenir » ne sont toujours pas rendus publics, leur secteur d'activité, par contre, est connu. Le secteur manufacturier (textile, confection, industrie du bois...) est celui qui compte, affirme-t-on, le nombre le plus important des entreprises déficitaires suivi du bâtiment et de l'agroalimentaire. De l'avis de certains experts, la vente de ces entités économiques sera conditionnée par plusieurs éléments. D'après eux, l'offre de vente ou de cession « a besoin d'être estimée, elle repose sur une estimation de la valeur des entreprises à mettre sur le marché ». Cette évaluation se base pour l'essentiel, ajoute-t-il, « sur la comptabilité de l'entreprise et sur la réalité du patrimoine immobilier que cette dernière détient ». Aussi, il s'agit de procéder « à la mise à niveau des comptabilités et à la régularisation du patrimoine pour pouvoir effectuer l'évaluation qui en tout état de cause ne peut servir que de référence ».