Annaba et ses régions limitrophes auront leur Centre régional de lutte contre le cancer (CRLC). L'enjeu est de taille. A court terme, il devrait permettre à des centaines de cancéreux des wilayas de l'Est, de ne plus effectuer de longs trajets (vers Constantine ou Alger) pour les besoins d'un suivi médical ou une chimiothérapie. Les travaux de réalisation, évalués à plus de 2 milliards de dinars, seront lancés sous peu. L'avis d'appel d'offres national et international y afférent a été récemment inséré dans le Bomop. Implanté dans la partie Ouest de l'enceinte du centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Rochd de Annaba, ce centre sera doté de tous les équipements médicaux et paramédicaux de dernière technologie. Ainsi, de la simple maquette exposée depuis longtemps à la direction générale du CHU, le projet a pris forme grâce à l'entêtement d'un groupe de praticiens du CHU Ibn Rochd et de la compréhension ainsi que du soutien à ce projet de leur ministère de tutelle. La réalisation de ce centre sera financée dans sa totalité par un don accordé par l'Arabie Saoudite. Pour la faisabilité de l'opération, des représentants de ce pays frère avaient séjourné durant plusieurs jours en Algérie pour étudier le projet et visiter le site d'implantation. Le CRLC comprendra 4 unités : une radiothérapie transcutanée comprenant 3 accélérations linéaires en remplacement de ceux traditionnels fonctionnant au cobalt posant le problème de recyclage des déchets nucléaires ; une unité de Curie-thérapie pour la prise en charge des cancers génitaux tel l'utérus ; unité de radiothérapie métabolique (médecine nucléaire) fonctionnant avec des isotopes radioactifs pour traiter les cancers tel que ceux de la thyroïde ; et unité oncologie médicale. Réalisé avec le strict respect de l'architecture existante, ce centre comprendra 150 lits. Il est appelé à rayonner sur les régions traditionnellement de la compétence médicale du CHU Annaba (El Tarf, Guelma, Souk Ahras, Tébessa, Skikda). Restructurer pour réduire les dépenses de santé publique tout en s'adaptant aux besoins de la population et préserver la qualité des soins, tel pourrait être le maître mot qui a permis de faire d'un projet utopique une réalité. Même si cette nouvelle infrastructure de santé est réalisée avec un don d'un pays frère, elle matérialise le radicalisme du ministère de la Santé dans la gestion de la santé publique à travers une politique saine et un partage équitable des ressources en fonction des besoins des populations. Signalons que MM. Jacques Petit et Albert Fournier, deux éminents professeurs du CHU d'Amiens (France), séjourneront du 21 au 28 novembre au CHU de Annaba. Accompagnés de Mme Billot directrice des relations internationales dans le même CHU, ils signeront, à l'issue de leur séjour, une convention de jumelage entre les deux CHU Annaba et Amiens et élaboreront avec leurs homologues algériens un programme de travail applicable dès janvier 2005.