Les travailleurs de l'entreprise libanaise Butec, chargée d'une partie du mégaprojet de réhabilitation du réseau d'assainissement de la ville de Ouargla, ont entamé une grève du travail depuis deux jours. Les principales revendications sont la revalorisation des salaires, l'établissement de contrats légaux et des fiches de paie, le droit au congé payé ainsi que les avantages sociaux liés au travail dans le Sud. La grève touche quelque 250 travailleurs qui ont commencé par exprimer leur mécontentement depuis quinze jours par l'organisation d'arrêts de travail progressifs d'une heure par jour chaque semaine afin de sensibiliser l'administration à leurs droits. Depuis le 25 février, des grèves hebdomadaires de 10h à 11h dans la base de vie sise à Saïd Otba ainsi que les onze chantiers parsemés à travers la ville devaient se poursuivre jusqu'au déclenchement début mars d'une grève illimitée. La délégation des travailleurs qui s'est déplacée à nos bureaux n'en finit pas de s'étonner des mauvaises conditions de travail dont les travailleurs souffrent depuis deux ans. Leur représentant parle d'un déni de droit de plus en plus difficile à vivre « ayant affaire à une entreprise étrangère sélectionnée parmi des dizaines d'autres dans le cadre d'un aussi important projet, on s'attendait à avoir au minimum des contrats de travail en règle et un bon salaire ». Michel Maqdissi, responsable de Butec, qui s'exprimait hier sur les ondes de la radio locale de Ouargla, parle d'une grève illégale. M. Maqdissi déclare que des engagements ont été pris avec l'inspection du travail pour régulariser la situation des travailleurs et prendre en charge leurs doléances annonçant que quiconque a un droit sera satisfait dans les jours qui viennent. Le directeur de Butec estime qu'il y a une réactivité de la part de son administration envers les problèmes socioprofessionnels des travailleurs et que chaque point sera discuté et réglé.