Les familles de jeunes harraga disparus de Annaba ont remis hier au professeur Kamel Daoud, membre du comité directeur et représentant régional de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) de la wilaya, un appel d'intervention et de solidarité. Annaba. De notre bureau Beaucoup plus un réquisitoire, cet appel met en cause les autorités tunisiennes, notamment en ce qui concerne le sort réservé aux jeunes harraga disparus après avoir échoué sur les côtes tunisiennes. « Nous avons toutes les preuves écrites et enregistrées qui consolident le fondement de nos accusations. Les autorités tunisiennes nous cachent le sort de nos enfants disparus ou morts sur leur territoire », accusent fermement, dans leur appel, les familles de harraga disparus avant de tirer à boulets rouges sur les autorités algériennes qui, selon elles, sont restées indifférentes devant la tragédie qui ronge la jeunesse algérienne. En effet, les parents des harraga disparus reprochent aux autorités nationales de ne pas demander des explications officielles aux services tunisiens quant à leur implication dans la mort de quelques harraga sur leur terre. « Plusieurs parents de disparus se sont déplacés en Tunisie à la recherche de leur progéniture. Munis de photos des disparus, ils sont allés voir dans les différentes prisons. Sous le sceau de l'anonymat, plusieurs gardiens de prison ont confirmé la présence de ces jeunes derrière les barreaux. Cependant, les services de sécurité tunisiens nient leur existence », expliquera sur un ton formel M. Sabouni, père de Fayçal, un jeune disparu de 28 ans. Rappelons que la lettre remise à la LADDH a été accompagnée d'un volumineux dossier composé de documents officiels et comptes rendus qui, selon les parents des disparus, impliquent les autorités tunisiennes dans la mort de plusieurs jeunes dont Hadef Riad, 32 ans.