Le gros de la population est constitué par les habitants du quartier de l'ex-Clos Salembier (El Madania) qui avaient été évacués durant les années 1980 pour la construction du Sanctuaire des martyrs. Quelque 200 familles avaient alors été recasées dans des chalets sur des terrains de l'Etat. Après 1988, des victimes de la crise de logement sont venues de certains quartiers d'Alger afin d'ériger des baraquements en parpaing et y loger les membres de leurs familles. Le surnom El Akrad (Les Kurdes) a été trouvé par un jeune « hitiste » qui s'était exilé en 1995 à l'étranger pour fuir le terrorisme et la pauvreté, explique Allouache, 25 ans, qui habite avec sa famille composée de 8 personnes, dans l'une des premières maisonnettes. Avec un niveau de 9e année, notre interlocuteur affirme avoir abandonné l'école pour chercher un boulot. En vain. Fonder un foyer lui tient à cœur, mais où va-t-il habiter ? Son voisin Nabil l'interrompt : « Pour moi c'est le travail qui me donne du souci. » Mohamed, un gentil garçon de Chlef, se désole : « En réalité, tout manque dans ce patelin perdu. Au fil des années, les jeunes se trouvent emportés par la pauvreté et le vide pour se retourner vers la drogue et la violence. » Le nombre de baraques a augmenté au fil des années pour atteindre les 200 où quelque 170 familles survivent dans des situations lamentables. L'absence de commodités n'est pas la seule contrainte. Alors, les jeunes et leurs parents n'en finissent pas de poser cette lancinante question : « Jusqu' à quand cette misère ? » Le P/APC des Eucalyptus, que nous avons contacté, affirme que d'importants projets de réhabilitation sont prévus dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. « Nous sommes en contact direct et quasi quotidien avec les habitants des bidonvilles existant au quartier d' Ouled El Hadj plus connu sous le nom d' El Akrade ainsi que d'autres citoyens vivant dans des situations précaires. » « Le recensement des habitations précaires a déjà été fait par l'assemblée sortante. Les services de l'urbanisme auprès de la wilaya suivent la situation avec intérêt Concrètement, la proposition de construction d'environ 1000 logements est tout à fait possible, vu la bonne volonté exprimée par les pouvoirs publics pour l'amélioration des conditions de vie des populations », précisera le P/APC. Ce jeune responsable parait préoccupé, voire déterminé à résoudre les problèmes majeurs posés par les 140 000 habitants que compte la commune. Interrogé sur le chômage des jeunes qui prend des proportions alarmantes, ce responsable estime que la réalisation de 100 locaux de commerce est indispensable pour endiguer ce phénomène. En fait, la commune n'a bénéficié que d'une tranche de 50 locaux en cours de construction. La seconde tranche de ce projet dont ont bénéficié toutes les communes est revendiquée. Actuellement, les travaux de revêtement des routes reliant les différents quartiers des Eucalyptus sont en cours, de même que ceux de l'éclairage public surtout à travers les agglomérations où les fléaux sociaux sont vraiment à craindre. A cet effet, le premier responsable et les membres de l'Assemblée populaire communale effectuent régulièrement des rencontres avec les habitants. Certains jeunes des bidonvilles ont exprimé leur espoir de voir la situation s'améliorer sur le terrain.