Une réduction de la production aurait été très mal prise par les grands pays consommateurs qui ont demandé à plusieurs reprises à l'Opep d'augmenter sa production ces derniers mois. L'Opep a décidé de maintenir inchangé son plafond de production lors de la réunion ordinaire qu'elle a tenue hier à Vienne. La décision était attendue depuis quelques jours dans la mesure où une réduction de la production aurait été très mal interprétée par les pays consommateurs avec un baril évoluant autour des 100 dollars. La reprise des prix du baril de pétrole qui se sont installés autour de 100 dollars après un recul de près de 15 dollars semble avoir installé un statu quo en attendant les effets de la crise de l'économie sur les autres régions du monde. Une réduction de la production aurait été très mal prise par les grands pays consommateurs qui ont demandé à plusieurs reprises à l'Opep d'augmenter sa production ces derniers mois. Mais une augmentation de la production au moment où le marché s'attend à une baisse de la demande avec la crise qui touche l'économie américaine aurait eu des conséquences dangereuses pour les prix. Le recul du dollar par rapport à l'euro dévalorise le prix du pétrole. Et c'est l'une des principales raisons qui ont fait que les pays membres de l'Opep ne trouvent pas extraordinaire ce prix de 100 dollars le baril. L'euro a grimpé à 1,5 dollar ces derniers jours. Dans une déclaration faite par téléphone à l'APS, le président de l'Opep, Chakib Khelil, a indiqué qu'une réunion extraordinaire de l'Opep pourrait se tenir à la fin du mois d'avril prochain si la situation du marché venait à l'exiger. Cette réunion est envisagée en marge de la tenue à Rome du forum international de l'énergie qui réunit pays producteurs et pays consommateurs, a précisé le président de l'OPEP. Dans le même entretien, M. Khelil a indiqué que la décision de maintien du niveau de production, « malgré la baisse de la demande attendue pendant le second trimestre et probablement même pour le reste de l'année », répond à un « contexte spécifique marqué par la baisse du dollar et l'injection de fonds de la part de spéculateurs » et également par « le contexte de crise géopolitique » actuel de par le monde. Pour le ministre algérien de l'Energie et des Mines, « ce choix se justifient pleinement dans les circonstances actuelles ». M. Khelil a par ailleurs souligné que l'Opep avait adopté « une déclaration d'appui au Venezuela dans son conflit avec la compagnie ExxonMobil, déclaration qui réaffirme le droit des Etats à contrôler leurs ressources naturelles pour le bien de leurs peuples et d'autre part l'appui à la voie de la négociation dans le règlement de ce litige ». Après avoir réaffirmé le droit du Venezuela à disposer de ses ressources naturelles dans le conflit qui l'oppose à ExxonMobil, l'Opep a toutefois refusé de prendre partie pour ne pas rendre l'obtention d'une solution plus difficile et a prôné une solution à l'amiable. Hier vers 17h GMT, le prix du baril de brut a dépassé la barre des 104 dollars à New York, à 104,30 dollars. Cette hausse est due à l'annonce d'une baisse des stocks de pétrole aux Etats-Unis et à un recul du dollar par rapport à l'euro. Les stocks ont baissé de plus de 3 millions de barils et le dollar a reculé à 1,53 dollar pour 1 euro.