L'ouverture du capital des banques publiques se précise de plus en plus. Les pouvoirs publics voient en cette option l'un des principaux facteurs pour la redynamisation du marché financier national. La privatisation des banques publiques est « un élément important de la réforme financière », a déclaré hier Karim Djoudi, ministre délégué à la Réforme financière (MDRF), en marge du Colloque maghrébin sur les systèmes de la télécompensation organisé par l'ABF et tenu au siège du ministère des Finances. Des manifestations d'intérêt ont été formulées à l'égard des banques publiques, a indiqué le ministre sans pourtant citer l'identité exacte des intéressés. Ces derniers, laisse-t-il entendre, « sont issus des pays avec qui l'Algérie commerce le plus ». L'allusion est clairement faite aux Français qui représentent le premier partenaire de l'Algérie. Le Crédit populaire d'Algérie (CPA) a déjà fait, pour rappel, objet d'une manifestation d'intérêt formulée par la banque française Société Générale. Les négociations qui étaient censées déboucher sur une prise de participation dans la banque algérienne n'ont pas abouti. Les banques publiques, selon Karim Djoudi, sont « actuellement assainies », autrement dit, prêtes à des éventuelles prises de participation. Les conditions d'un marché financier attractif sont également, souligne-t-il, réunies en Algérie. Un marché pour lequel le gouvernement a arrêté plusieurs objectifs, dont la modernisation rapide des systèmes d'information et de paiement pour améliorer la qualité des services bancaires rendus aux usagers en matière de sécurité, de transparence et de célérité. Une modernisation qui fait l'objet, indique le ministre, d'un projet d'envergure nationale, suivi, coordonné et supervisé par le MDRF. Ce projet concerne l'ensemble du secteur bancaire et financier du pays, opérateurs publics et privés. La télécompensation et l'interbancarité sont au cœur du nouveau dispositif lancé par l'Etat et qui devra être concrétisé à la fin de 2005. Ces deux éléments conjugués à la lenteur du traitement dans nos banques publiques représentent actuellement, reconnaît M. Djoudi, « deux points de gêne ». A propos de la télécompensation, M. Benkhalfa, secrétaire général de l'ABEF, dira qu'il s'agit d'« une technique qui permet d'éliminer le support papier dans les opérations bancaires. C'est une dématérialisation des moyens de paiement ». Cette technique qui, selon lui, « ne tolère aucune défaillance » est tributaire de « la mise en place d'une infrastructure à la fois technique et juridique ». Les principaux aspects de la télécompensation ont été abordés hier lors du colloque maghrébin. L'expérience en la matière des deux pays voisins, le Maroc et la Tunisie, qui ont une longueur d'avance sur l'Algérie, a été présentée aux cadres bancaires algériens venus nombreux assister au colloque.