Hier, ils n'osaient même pas y penser, aujourd'hui le rêve est devenu réalité pour les non-voyants et autres mal-voyants affectés par le diabète, ce mal du siècle responsable de près de 50 % des cas de cécité, selon une étude de l'organisation mondiale de la santé. Il s'agit, en l'occurrence, de la mise à disposition de glucomètres de marque Accu Chek Go, new génération. Réglés sur un mode audio, sur la base d'un système d'une haute précision, ils permettent, pour la première fois, à cette catégorie de malades de ne plus dépendre de leurs proches pour mesurer leur glycémie. A la faveur d'une cérémonie organisée ce jeudi après-midi à l'hôtel Cirta sous l'office de Mme Ouarda Zebiri, présidente de l'association Constantine Information Diabète (CID), connue sous le nom de Nahla, 30 malades, non-voyants et mal-voyants ont bénéficié, à cette occasion, de glucomètres de ce type, offerts par le Dr Lamine Zerrouki, superviseur pour le laboratoire Roche à l'échelle de l'est du pays. Pour parvenir à une utilisation optimale de ces glucomètres, dira ce dernier, les malades sont conviés à se rapprocher de l'association Nahla et des autres associations de diabétiques où des séances de training seront organisées à leur intention. Ce dernier fournira cependant quelques indications qui leur permettrons de traduire les bips sonores annonçant le résultat de leur glycémie en toute fiabilité, expliquant : « Sachant que le chiffre zéro correspond à un bip ayant une tonalité prolongée, pour un résultat soulignant par exemple une glycémie de 0,96 g, le malade entendra un bip prolongé suivi de 9 bips brefs, d'un temps d'arrêt suivi de 6 bips brefs ». Souffrant du diabète depuis 27 ans et atteint de cécité totale depuis six années, Abdelhakim Benahmed n'a pu cacher son émotion, en délivrant à l'assistance un message d'espoir, précisant au passage que ces glucomètres vont offrir à chacun d'eux une grande opportunité dans leur quête permanente d'une plus grande autonomie. Malika Aouiche, une mal-voyante souffrant depuis deux décennies du diabète, ira dans le même sens en ajoutant qu'elle ne s'est jamais apitoyée sur son propre sort, sachant qu'il existe de nombreux malades démunis sociaux qui peinent à se soigner faute de moyens pour le faire. Ce sera l'occasion pour le Pr. Djamel Abdenour, président de la commission santé au CRA de Constantine, de rebondir sur ce dernier point en annonçant aux malades et aux représentants d'associations, que le centre de soins du CRA, sis à la rue Dunant, propose gracieusement de 8 h à 16 h des consultations et des soins, voire, le cas échéant, des médicaments à tous les malades qui se présenteront.