Plusieurs bâtiments abritent des locaux commerciaux du chef-lieu de la ville de Bordj Menaïel, alors que les habitants des étages supérieurs les ont carrément désertés parce qu'inhabitables, et menaçant ruine. En effet, en dépit des fiches techniques (rouge 5) qui ont été établies par les services du CTC, au lendemain du séisme de 2003, ces locaux demeurent à ce jour non démolis et font peser de réels dangers sur la vie des riverains, des passants et des commerçants. Que cela soit au boulevard Amirouche ou au quartier dit La Forêt, (un quartier sis au chef-lieu), des locaux commerciaux aux pans lézardés et aux murs fissurés sont légions. Au niveau du boulevard précité, nos sources font état de plus de 19 locaux qui sont sur le point de s'écrouler, dont les 10 propriétaires et les 9 locataires sont affiliés à l'UNCAA. Si cette situation bute en partie sur les problèmes liés à l'héritage, d'un côté, et le statut de locataires de la plupart des commerçants, de l'autre, l'attitude des pouvoirs publics est vivement décriée par les commerçants. Ces derniers se disent outrés par la décision des pouvoirs publics portant sur la non-indemnisation des locataires et des propriétaires des locaux commerciaux qui ont subi des dégâts, suite au séisme de 2003. Une décision qui n'a pas été, selon eux, sans effet sur l'activité commerciale dans cette localité. Ainsi, au-delà des difficultés auxquelles ils sont confrontés, les commerçants parlent d'un « laisser-aller » dont font preuve les autorités qui n'ont pas honoré leurs engagements vis-à-vis de ces commerçants. « Faut-il attendre que le pire arrive pour intervenir », s'interroge un commerçant qui ajoute : « Nos responsables nous ont habitués à intervenir après les catastrophes. » Ainsi, lors d'une réunion, tenue le 19 avril 2005 avec l'ex-wali, il a été décidé d'attribuer aux commerçants des lots de terrain au site des chalets, en attendant la reconstruction de leurs locaux. Au cours de cette rencontre et selon le p.-v. de réunion, la wilaya s'est engagée à livrer des permis de démolition et le matériel nécessaire à ceux désirant reconstruire leurs locaux. Ledit document ajoute, par ailleurs, qu'une vingtaine de locaux commerciaux sont en cours de réalisation et seront loués aux commerçants dont les locaux avaient subi des dégâts. S'agissant des litiges nés entre les propriétaires et les locataires, le document fourni par les commerçants prévoit le recours à la justice, car seule cette dernière est habilitée à statuer sur ce genre de problèmes. En outre, ladite réunion, comme on a pu le constater sur le p.-v., fut une occasion pour pallier les risques que représentent les bâtisses semi-effondrées en dégageant les décombres qui s'entassent au premier étage. A la lecture dudit document, on peut déduire que les problèmes des commerçants allaient être solutionnés dans l'immédiat. Cependant, plus de trois ans après, le décor au boulevard Amirouche (la principale artère de la ville) est toujours le même et fait craindre le pire à plus d'un.