Abdelouahab Zekagh, directeur général de l'Office national de la gestion et d'exploitation des biens culturels protégés, a mis l'accent dans son intervention sur la nécessité de protéger le patrimoine culturel national. Dans ce cadre, il a affirmé que les ingrédients pour la réussite de la sauvegarde de notre histoire sont réunis, grâce à la validation, par le conseil du gouvernement, du plan de sauvegarde de la Casbah. M. Zekagh a souligné le rôle du mouvement associatif dans l'opération de la confortation des maisons qui menaçaient ruine. La collaboration des riverains, a-t-il rappelé, a permis, en mars 2010, aux archéologues d'entamer les travaux d'urgence visant en particulier le confortement des vieilles maisons. « Pas moins de sept cent maisons ont été confortées. L'opération nous a permis de constater la bonne volonté des habitants de la vieille médina grâce auxquels beaucoup de douiratte ont été sauvées d'une ruine certaine », a-t-il indiqué. « Une fois l'opération de confortement achevée, a-t-il ajouté, on a entamé une opération de restauration durant laquelle l'apport des pouvoirs publics a atteint 80% ». M. Zekagh s'est, en outre, étalé sur les fouilles menées à la place des Martyrs. Celles-ci ont permis aux archéologues la découverte de toute une Histoire de la capitale. « Sous la place des Martyrs, les chercheurs ont découvert deux mille ans d'histoire. Cette découverte est à l'origine du changement du passage du métro d'Alger. Au lieu de dix-neuf mètres de profondeur, prévus initialement, l'on est passé à trente-quatre mètres », a-t-il précisé. Grâce à ces fouilles, les archéologues ont établi les différentes étapes historiques de la capitale. M. Zekagh a fait remarquer que la question qui s'est posé après la découverte de ce trésor archéologique, était de savoir comment protéger ce patrimoine culturel. « Nous avons pris exemple sur les pays qui nous ont devancés dans le domaine de la protection du patrimoine culturel pour mieux préserver le nôtre », a-t-il dit. Par ailleurs, M. Zekagh n'a pas omis de mentionner les difficultés rencontrées au lancement des travaux, parce que ces derniers ont causé des désagréments aux usagers, saluant les efforts considérables consentis par les ministères des Transports et de la Culture pour mener à bon port ce projet. Lounis Aït Aoudia, président de l'association des Amis de la Rampe Arezki Louni, a, lui, estimé nécessaire la réappropriation de nos valeurs et de notre histoire collective pour mieux appréhender l'avenir. M. Aït Aoudia, en se demandant pourquoi la vieille médina en est arrivée là, a mis en exergue la réelle volonté des pouvoirs publics à préserver la Casbah. « Le moment est venu pour sauvegarder et préserver la Casbah, non pas comme un musée mais une ville vivante », a-t-il expliqué. M. Aït Aoudia a plaidé, dans ce cadre, pour des actions culturelles de proximité en vue d'inculquer aux générations montantes le civisme, l'éducation et la solidarité. Il a, dans le même contexte, insisté sur la mise en place d'une assise participative citoyenne.