Au lendemain de son élection au poste du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri a indiqué que le parti reste ouvert à tous les Algériens et à toutes les alliances. Il ajoute que la tradition des coalitions est une ancienne pratique au MSP. Naâmane Laouar, vice-président du parti, explique davantage cette tendance. Il a annoncé que les discussions sont entamées d'abord avec les cadres qui ont décidé de claquer la porte du parti du temps de l'ex-président Bouguerra Soltani pour les faire revenir « à la maison ». Il s'agit de Abdelmadjid Menasra et de Amar Ghoul, respectivement présidents du Front du changement (FC) et du parti Tadjamoue Amel El Djazaïr (TAJ). Le président du groupe parlementaire du MSP a d'ailleurs qualifié de « très avancées » les discussions menées actuellement avec le président du FC. « Les deux parties sont d'accord sur le principe. Il ne nous reste qu'un détail à régler avant d'annoncer notre alliance avec le parti de Menasra », affirme-t-il. Le vice-président du MSP soutient que l'objectif de ces tractations dépasse la seule et unique motivation de rassembler la famille du MSP. Pour lui, la finalité est aussi, et « pourquoi pas », de dégager un candidat de consensus en perspective de la prochaine élection présidentielle. Et l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) dans tout ça ? M. Laouar estime que la coalition qui regroupe outre le MSP, El Islah et Ennahdha, a encore de beaux jours devant elle et que le triumvirat aura à conjuguer ses efforts pour une « meilleure » collaboration. Le TAJ sceptique Pour le cas de Amar Ghoul, il semble que les discussions ne sont pas interrompues par la direction qui ne désespère pas de « faire revenir l'enfant prodige », annonce Naâmane Laouar. Il faut dire que les tentatives de réconciliation, lancées du temps de Soltani, entre les deux parties se sont soldées par un d'échec. Mais ces assurances du vice-président du MSP sont balayées d'un revers de la main par Kamel Mida, député et chargé de la planification au sein du TAJ. Pour lui, si coalition il y a, ça sera sur certains points bien précis et nullement une alliance globale. La raison : « nous ne partageons pas la même ligne politique », précise-t-il. Et d'exclure toute éventualité de voir les cadres du TAJ faire leur come-back au MSP. « La décision de se retirer du MSP a été motivée par des considération purement politiques », rappelle-t-il. Dans cette même dynamique, le Front de l'Algérie nouvelle (FAN) vient d'enregistrer l'adhésion d'anciens cadres du mouvement El Islah. Lors d'une rencontre tenue dernièrement au siège du FAN, l'ancien président du conseil consultatif du mouvement El Islah, Abdeslam Kessal, a précisé que sur la base d'une série de rencontres portant sur des questions idéologiques et des visions politiques, quelque 80 anciens cadres fondateurs, députés et membres ainsi que des présidents de bureau de wilaya du conseil consultatif du mouvement El Islah ont rejoint le FAN. En outre, le président du FAN, Djamel Benabdeslam, annonce que son parti est en discussion « sérieuse » avec deux autres groupes de cadres d'anciens partis pour une éventuelle adhésion. Refusant d'avancer le moindre détail, il a fait savoir que tout sera clair d'ici 15 jours. Pour ce qui est des cadres d'El Islah, il soutient que cette initiative a pour objectif majeur de consolider le parti et lui donner un nouvel élan en perspective des prochaines échéances électorales. M. Benabdeslam indique que son parti figure parmi les premiers initiateurs de cette dynamique d'alliance, notamment dans le cadre du groupe des 10. « Ces initiatives visent la création d'une classe politique forte et solide », affirme-t-il. Il dit que son parti est prêt à sceller des pactes avec tous les partis nationalistes, sans exception. « Après un temps d'agitation, marqué par des mouvements de dissidence, ayant miné les partis politiques, il est temps, pour ces derniers, de se refaire une santé et soigner leur image à travers ce type de tractations », estime-t-il
