Le président libanais, Michel Sleiman, dont le mandat expire le 25 mai, a averti, vendredi dernier, la classe politique, qu'en l'absence d'un accord sur un gouvernement de rassemblement, « il y a aura d'ici à dix jours un nouveau cabinet », un « fait accompli », catégoriquement rejeté par le courant du 8 Mars, mené par le Hezbollah. Le chef de l'Etat libanais s'était entretenu, mardi dernier, avec des représentants du parti chiite et du mouvement Amal, des formules qui seraient à l'étude entre lui et le Premier ministre, désigné le 6 avril 2013, Tammam Salam, pour sortir de l'impasse, dix mois après la démission du cabinet de Nagib Mikati. Pour ce qui est du bloc du 14 Mars, M. Sleïman a affirmé que des signaux positifs étaient parvenus de chez le chef du courant du Futur, Saâd Hariri, dans le cadre des tractations tournant autour de la formule des « trois huit » (huit ministres au 14 Mars, huit au 8 Mars et huit aux centristes). Hier, il a rencontré Fouad Siniora, chef du bloc parlementaire du courant du Futur. A l'issue de cette rencontre, le président libanais a rendu public un communiqué dans lequel il appelle les partis politiques à faire des concessions dans l'intérêt de la nation. « Nous appelons tous les partis politiques à faire des concessions en formant un gouvernement d'intérêt national qui gagnerait la confiance du Parlement et des Libanais », a déclaré M. Sleïman. « Un gouvernement qui répondrait aux besoins des citoyens et qui ferait face aux défis, notamment avec les développements régionaux », a-t-il expliqué. Le 30 décembre 2103, il avait souligné que le pays devait « profiter du soutien international afin de former un nouveau cabinet », ajoutant qu'il sera formé en 2014. Vendredi dernier, il avait reçu le sous-secrétaire d'Etat adjoint américain à la Défense pour le Moyen-Orient, Matthew Spence, avec qui il s'est entretenu sur les relations bilatérales en général et les rapports entre les ministères de la Défense des deux pays, en particulier. Dans un communiqué publié par l'ambassade américaine à Beyrouth, M. Spence a exprimé l'engagement des Etats-Unis vis-à-vis de l'« armée libanaise pour éviter une contagion de la crise syrienne au Liban ». Le président Sleïman a ensuite reçu l'ambassadeur de France à Beyrouth, Patrice Paoli. La discussion a porté essentiellement sur la récente décision saoudienne d'accorder un don de trois milliards de dollars à l'armée libanaise pour acquérir du matériel et de l'armement français.