Lors de sa dernière rencontre avec les cadres gestionnaires de son secteur, à Oran, le ministre de la Santé a annoncé, de façon officielle, que son département vient d'arrêter plusieurs mesures dans l'objectif de protéger le secteur public et de mettre de l'ordre dans l'exercice des cliniques privées. Ces mesures, nous apprend-on à la cellule de communication de ce ministère, devraient entrer en vigueur à compter du début de la semaine en cours. L'une des plus importantes consiste à protéger les hôpitaux de la saignée des équipements et des malades que certains médecins et agents hospitaliers débauchent pour les diriger vers les cliniques privées. « Ces médecins et autres infirmiers, qui se sont délestés de l'éthique et de la déontologie médicales, doivent être combattus avec vigueur par la puissance publique car ils portent tort autant aux structures hospitalières publiques qu'aux malades qui sont obligés de payer rubis sur l'ongle des soins que ces mêmes médecins leur refusent dans les hôpitaux sous de fallacieux prétextes, tels que l'inexistence de moyens médicaux et autres manques de matériels de soins. Il n'est plus question que les malades soient « orientés » vers les cliniques privées pour des scanners, IRM et autres interventions qui sont faisables dans les structures publiques. Si un médecin ou agent hospitalier est surpris en train de s'adonner à cette pratique criminelle, il doit être suspendu sur le champ ». Cette mesure a fait suite à la demande qui a été faite, depuis quelque temps, au ministre par les membres de la fédération nationale des praticiens de la santé publique qui reprochaient ces pratiques déloyales à certains médecins exerçant dans le secteur public et, à titre complémentaire, dans les cliniques privées. Instruisant avec fermeté les directeurs des grands hôpitaux spécialisés et universitaires, M. Abdelmalek Boudiaf a insisté sur le fait que les patients qui sont admis dans les établissements hospitaliers publics doivent y bénéficier de tous les soins qui leur sont nécessaires. En contrepartie, le ministre dira à ses collaborateurs que son département est prêt à leur consentir toutes les aides en moyens humains et matériels ainsi qu'en consommables pour réaliser leur mission dans des conditions idéales. « Les prises en charge radiologiques (scanners, IRM, radios...) ainsi que toutes les analyses sanguines des malades admis dans les hôpitaux doivent être réalisées sur place. Nous vous avons donné tous les moyens pour cela. Aussi, je ne veux plus entendre parler de panne d'appareils et autres subterfuges pour vider le secteur public de sa substance ». Depuis qu'il a été installé, il y a quelques petits mois, à la tête du ministère de la Santé, M. Abdelmalek Boudiaf fait tout ce qui est possible de faire pour réhabiliter le secteur public et redonner à la gratuité des soins toute sa signification.