Les représentants de 195 pays débattent, depuis hier, à Bonn (Allemagne), des nouveaux engagements à prendre pour contenir le réchauffement climatique. Après les discussions, principalement techniques, les participants doivent entrer dans le vif du sujet aujourd'hui et demain avec la présence annoncée d'une quarantaine de ministres. Le président américain Barack Obama a donné le ton de cette rencontre. Il a annoncé, lundi dernier, de nouvelles normes sur les émissions des centrales électriques qui génèrent environ un tiers de l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis. Son ambition : réduire leur rejet de CO2 de 30% d'ici à 2030 par rapport à 2005. L'Union européenne grand pollueur, elle aussi, a insisté, hier, en ouverture d'une session de négociations, qui durera jusqu'au 15 juin, sur l'importance d'être ambitieux avant 2020. Le Vieux continent estime qu'il va faire mieux que son objectif, jugeant « possible » une baisse de 24% de ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 au lieu des 20% pour lesquels elle s'est engagée. Ces annonces redonnent des couleurs à un processus complexe qui doit déboucher sur un nouveau pacte mondial contraignant, fin 2015 à Paris. L'objectif est de remettre la planète, avant 2020, sur un réchauffement maximal de 2°C. Les émissions actuelles tendent plutôt vers +4°C. Dans les deuxième et troisième volets de leur état des lieux de la planète, les experts du climat ont confirmé les risques d'insécurité alimentaire, voire de conflit, au XXIe siècle liés au réchauffement. « Bien que nous regardions déjà tous au-delà de la décennie actuelle, il est essentiel d'intensifier l'action avant 2020 », a souligné Connie Hedegaard, commissaire européenne en charge du climat. « A la lumière des impacts climatiques se déroulant sous nos yeux, il est évident qu'une action immédiate est capitale pour les Etats insulaires », a renchéri Marlene Moses, présidente de l'Aosis, une alliance de 44 Etats insulaires et côtiers, aux premières loges des impacts du réchauffement. Malgré l'optimisme des uns et des autres, aucune décision formelle n'est attendue à Bonn. Les discussions devant se poursuivre à l'automne, en septembre lors d'un sommet convoqué à New York par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon puis en novembre au Pérou lors de la conférence annuelle de l'ONU sur le climat.