« C'est pour la première fois que ce dossier est pris en charge », a indiqué le wali de Bejaïa, Hamou Ahmed Touhami, à propos de la problématique du vieux bâti, dans une allocution devant une assistance composée des directeurs techniques, d'élus et de représentants d'association, lors d'une présentation, hier, dans l'enceinte de la wilaya, de l'étude d'expertise technique du vieux bâti de Bejaïa par les services du CTC auxquels elle a été confiée. L'objectif est de préserver, bien entendu, ce patrimoine, mais également de le moderniser. Le périmètre d'étude s'est confondu avec les limites de ce qui est désormais désigné par « secteur sauvegardé de la ville de Béjaïa », soit une superficie de 70 ha. Les ingénieurs du CTC ont, d'abord, établi un diagnostic pour connaître l'exact état santé de toutes les bâtisses, selon différents paramètres techniques, la mise en place d'un système SIG, avant de faire état de leurs conclusions et recommandations. Les résultats des investigations montrent que 26% des constructions sont des immeubles menaçant ruine, 12% présentant de forts dégâts, 32% moyennement dégradés, 22% ont de légers dommages et 9% demeurent en bon état. Selon les auteurs de l'étude, les principaux facteurs déclenchant de ces dégradations sont les infiltrations d'eau de pluie, les ruptures de canalisations et les fluctuations des eaux souterraines. Viennent ensuite les fortes pentes sur lesquelles ces constructions sont bâties, la nature du sol (souvent du remblai), le manque de maintenance, des modifications anarchiques à la structure du bâtiment, la vétusté et, enfin, les secousses telluriques. Les différentes interventions, lors des débats, ont focalisé essentiellement sur la nécessaire coordination entre les différentes opérations qui touchent la réhabilitation du vieux bâti, que ce soit dans le cadre de la préservation du patrimoine historique ou des interventions dans l'urgence conséquemment aux différents séismes qui ont secoué Bejaïa, provoquant des dégâts aux immeubles, mais également à la prise en compte, par l'étude, des réseaux (assainissement, drainage, etc) et des galeries existant sous ce tissu urbain, sans compter les aspects architecturaux particuliers qui pourraient être découverts et nécessairement à préserver, même si la construction est classée à détruire par le CTC.