Les plus hauts gradés américains, dont le général Martin Dempsey, chef d'état-major de l'armée et le commandant pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale, le général Lloyd Austin et leurs partenaires de 21 pays arabes et européens qui ont rejoint la coalition internationale contre Daech (Allemagne, Arabie saoudite, Australie, Bahreïn, Belgique, Canada, Danemark, Egypte, Emirats arabes unis, Espagne, France, Irak, Italie, Jordanie, Koweït, Liban, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Qatar, Royaume-Uni et Turquie) se sont retrouvés hier à la base aérienne d'Andrews, près de Washington. Objectif de cette réunion, la première depuis la constitution le 16 septembre dernier de cette coalition et la conférence internationale sur la paix et la sécurité en Irak qui s'est tenue à Paris sous l'égide de François Hollande et de John Kerry le 15 septembre dernier : discuter en présence de Barack Obama des « difficultés » de leur « offensive » militaire en Irak et en Syrie où le groupe terroriste avance en dépit des raids menés quotidiennement par les avions américains et alliés. Cette réunion « entre dans le cadre des efforts déployés pour construire la coalition et intégrer les capacités de chaque Etat dans une stratégie plus large », déclare Alistair Baskey, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Certains experts parlent de la nécessité de faire le point sur les opérations militaires en cours et de l'examen des options stratégiques pour détruire Daech. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les « membres » de Daech ont réussi hier à s'installer dans le centre de Kobané (Aïn al-Arab en arabe), une localité à moins d'un kilomètre de la frontière entre la Syrie et la Turquie qu'ils convoitent depuis le lancement de leur offensive sur cette région kurde. « S'ils réussissent à prendre le contrôle de cette zone, ils pourront commencer leur massacre », prévient l'OSDH. En Irak, Bagdad serait sur le point d'être encerclée. La capitale irakienne va-t-elle tomber comme Anbar et Diyala entre les mains de Daech qui est à moins d'une dizaine de kilomètres de l'aéroport ? Ankara qui a posé comme conditions préalables à sa participation à la coalition qui pourrait durer des années - trois selon les Américains - la création d'une zone d'interdiction aérienne dans le nord de la Syrie, l'entraînement et l'armement de l'opposition syrienne modérée et la réaffirmation de l'objectif de renverser le régime de Bachar, aura-t-elle gain de cause ? A trois semaines des élections de mi-mandat qui font figure de référendum sur sa politique, Obama qui s'efforce de montrer son envie d'en découdre avec le groupe terroriste, pourrait dire « oui » aux demandes d'Erdogan qui vient d'ouvrir un autre front malgré lui, celui des Kurdes. Son aviation qui a bombardé lundi soir des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan a probablement signé la fin des pourparlers de paix lancés il y a deux ans. En contrepartie, le président turc donnerait son feu vert à Obama pour lancer des raids contre Daech à partir des bases militaires turques.