1,5 million de Brésiliens sont descendus, dimanche dernier, dans les rues de 74 villes pour réclamer la destitution de la présidente, Dilma Rousseff, déstabilisée par des scandales de corruption, en particulier celui du géant étatique, Petrobras, et les principales entreprises de construction du pays, des affaires dans lesquelles sont impliqués des députés et de hauts responsables. C'est la plus grande manifestation depuis la fronde sociale de 2013. La plus grande manifestation s'est déroulée à Sao Paulo, mégapole de 11 millions d'habitants et fief de l'opposition. La police militaire a évalué la foule à un million. Certains arboraient des tee-shirts portant l'inscription « Basta ! Tous dans la rue, réveille-toi Brésil. Dilma dehors ! ». A Rio de Janeiro, les manifestants réclamaient une intervention militaire pour mettre fin à 12 ans de pouvoir du Parti des travailleurs, le jour même où le pays commémorait le 30e anniversaire du retour de la démocratie après une longue dictature militaire. Selon le ministre de la Justice, José Eduardo Cardozo, la présidente annoncera « dans les prochains jours » une série de mesures pour renforcer le combat contre la corruption.