Ambitieuse, Tangora est une artiste italienne établie en France. Elle chante, compose et enseigne la musique. Son intérêt se tourne essentiellement vers l'improvisation et la création à laquelle elle associe la composition pour exprimer différents sentiments. C'est avec sincérité et humilité qu'elle a accepté de nous accorder cet entretien. Parlez-nous de votre parcours artistique ? Dans le jazz, les musiciens évoluent dans plusieurs formations, c'est-à-dire nous jouons en solo, duo, trio, quartet, quintet ou plus. J'ai débuté très jeune dans le domaine de la musique. Puis au fil du temps, j'ai découvert le jazz et je suis tombé amoureuse de cette musique. A vrai dire, je jouais un peu partout. La musique est assez ouverte, on adore créer, discutailler, écouter, observer mais jamais imiter. Le latin jazz est un genre de musique nouveau. N'est-ce pas ? Le latin jazz est le nom donné à la musique qui combine des rythmes latino-américains avec des harmonies de jazz des Etats-Unis. Le terme a été inventé par le trompettiste Jerry Gonzalez dans les années 60, soit bien plus tard que la naissance de cette musique. Les deux catégories principales en sont le latin jazz brésilien, et le latin jazz afro-cubain. Dans quel registre vous placez-vous ? Même si je maitrise le chant latin jazz brésilien, j'excelle, par contre dans le registre latin jazz caribéen. A vrai dire, je n'aime pas limiter mes connaissances. Je suis plutôt ouverte à tous les styles de musique. Il est rare de vous voir jouer à Alger. Pensez-vous revenir bientôt ? C'est mon rêve de revenir une autre fois à Alger. Pour moi, Alger a une connotation intimiste et très individualiste dans le sens où mes parents m'ont conçu dans cette belle ville aux sites imprenables. Partagez-vous l'avis de ceux qui disent qu'il faut se mélanger pour avancer ? Absolument. Je considère cette citation comme une doctrine. La preuve, j'ai eu dans ma vie deux hommes étrangers auxquels j'ai été marié. Je baigne, depuis ma tendre enfance dans le métissage. Cette dernière est pour moi une source de richesse. On a besoin du métissage pour évoluer. C'est quoi le plus important pour vous, jouer de la musique, échanger les savoirs et les expériences où transmettre des messages ? Il n'y a pas de plus important dans l'interprétation musicale. Elle englobe l'échange des savoirs, le partage des expériences et la transmission des messages. La musique n'a pas de couleur particulière. Elle est universelle. Maitrisez-vous quelques notions de la musique algérienne ? Bien évidemment. Je me suis liée d'une bonne amitié avec Karim Zyad. Je connais aussi Cheikha Rimiti. J'ai d'ailleurs réalisé plusieurs collaborations avec des artistes algériens à l'exemple de Cheba Fadhela et Cheb Sahraoui. Vivez-vous de votre art ? Et comment ? Dieu merci! je ne manque de rien. J'arrive à vivre de mon art et à subvenir aux besoins de ma famille. Seulement, il convient de dire que j'emploie bien mon temps afin de mieux gagner ma vie. C'est-à-dire, j'enseigne la musique, je collabore avec diverses formations. Des projets ? Je compte éditer un album avec des cordes et un autre avec un orgue. Ils sortiront en l'an 2011. Je donne un concert en avril à Paris. Un mot sur votre visite à Alger Je tiens à préciser que j'ai déjà visité Alger lorsque j'étais très jeune. Je garde un très bon souvenir de ce très beau pays. Des gens aimables et courtois. J'ai adoré la visite de La Casbah, un véritable chef-d'œuvre. J'aurais aimé me balader le soir dans les rues d'Alger. Mais ce n'était pas possible vu que tout est fermé. Je regrette aussi la durée du séjour qui est très courte pour découvrir un si beau pays. J'ai hâte de revenir à Alger.