Les principaux protagonistes de ce conflit exigent la reprise au Yémen du dialogue suspendu dans la foulée du lancement de l'opération militaire de la coalition, le 23 mars dernier. « Cette conférence concerne tous les Yéménites et leurs différentes composantes. Nous ne pouvons en exclure aucune partie et nous luttons pour recouvrer notre patrie spoliée », martèle le président Hadi à l'ouverture des travaux devant plusieurs dirigeants du Conseil de coopération du Golfe, de la Ligue arabe et de diplomates représentant le groupe Les amis du Yémen. Précision de Mokhtar al-Rahbi, membre du cabinet de Hadi : « Cette rencontre qui prendra fin demain n'est pas et ne sera pas un cadre de dialogue, mais un forum de prise de décision pour rétablir les institutions de l'Etat. » Parmi les 400 participants, des chefs de tribu, des partis politiques et des représentants de la société civile. « Abdallah Saleh n'a pas été invité, car il est frappé de sanctions internationales prises par le Conseil de sécurité, et les rebelles chiites ont été officiellement invités, mais ils ont refusé d'y participer », explique aux médias un conseiller politique à l'ambassade du Yémen en Arabie saoudite. « Tous les moyens militaires et politiques seront utilisés pour rétablir l'autorité du président Hadi », insiste Yassine Makkaouin, responsable de la commission préparatoire de la conférence. Les observateurs de la scène arabe s'interrogent sur l'utilité d'une telle rencontre le jour de l'expiration de la trêve humanitaire de cinq jours décrétée par la coalition arabe mardi dernier et la programmation par le Conseil de sécurité à Genève d'une réunion en fonction de l'issue qui sera donnée à la conférence de Riyad. « J'appelle toutes les parties à respecter cette trêve pour au moins cinq jours supplémentaires », déclare Ismaïl Ould Cheïkh Ahmed en s'adressant au nom du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, aux participants. « Cette trêve humanitaire qui n'a pas permis d'acheminer suffisamment d'aides dans les différentes zones touchées par le conflit armé, devra se transformer en un cessez-le-feu permanent », dit-il. Intervenant au nom du groupe des amis du Yémen, l'ambassadeur de la Grande-Bretagne dans ce pays, Edmund Fittton-Brown, a appelé, lui aussi, « toutes les parties à respecter la trêve et à travailler pour son extension ». Selon l'ONU, la situation humanitaire est catastrophique au Yémen où plus de 1.500 personnes, dont de nombreux civils, ont péri depuis mars dernier. Le coordinateur des activités humanitaires de l'ONU pour le Yémen, Johannes van der Klaauw, a appelé la coalition à « simplifier » le contrôle des cargaisons.